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Yahoo freine des quatre fers et change de cap stratégique. La société américaine va plutôt examiner la scission de ses activités internes.

Retournement de situation stratégique pour la société américaine de services sur Internet. Selon la chaîne CNBC ce 8 décembre 2015, Yahoo a renoncé à scinder sa participation restante dans le géant chinois du commerce en ligne Alibaba. A la place, le groupe va plutôt examiner une scission de son coeur de métier, pour lequel Verizon laisse déjà entendre qu'il pourrait être intéressé.

Les spéculations sur un tel revirement se sont accélérées ces derniers jours dans les médias américains, qui avaient évoqué plusieurs réunions du conseil d'administration à ce sujet la semaine dernière. Mais aucune annonce officielle n'a encore été faite.

D'après CNBC, qui cite des sources proches du dossier, Yahoo a décidé de renoncer au transfert dans une société indépendante sa participation de 15% dans Alibaba, qui vaut une trentaine de milliards de dollars au cours de Bourse actuel du groupe chinois, sous la pression d'investisseurs qui s'inquiétaient du traitement fiscal de l'opération.

A la place, le conseil d'administration a décidé d'examiner une potentielle scission des activités internet de Yahoo lui-même, comme ses sites d'informations en ligne. Cette scission concernerait aussi, selon CNBC, la participation dans une autre société asiatique, le portail Yahoo Japan qui est une société commune avec SoftBank.

«Il y a des actifs qui iraient bien avec AOL»

Yahoo n'a pas réagi dans l'immédiat, mais d'éventuels acheteurs ont d'ores et déjà commencé à sortir de l'ombre. «Une fois qu'ils auront pris une décision, il y a des actifs qui iraient bien avec AOL», avait ainsi indiqué le PDG de Verizon, Lowell McAdam, interrogé plus tôt mardi sur CNBC.

«Ils ont des capacités de classe mondiale dans les technologies publicitaires, il y a des actifs dans les contenus et d'autres plateformes internet qui pourraient valoir la peine d'être regardées», avait-il précisé. Verizon cherche actuellement à développer ses activités en ligne, en particulier dans la vidéo et la publicité.

Yahoo sous pression

Cette stratégie l'avait déjà conduit plus tôt cette année à payer 4,4 milliards de dollars pour racheter un autre pionnier d'internet, AOL. «Il ne se passe rien pour l'instant», affirme toutefois Lowell McAdam. «Leur conseil d'administration devra prendre des décisions bien avant que nous soyons intéressés.»

Yahoo est de plus en plus sous pression après trois ans d'efforts de sa patronne Marissa Mayer pour tenter de relancer une croissance désespérément en panne. Une fusion entre AOL et Yahoo avait déjà été suggérée l'année dernière par le fond activiste Starboard Value, qui figure parmi les partisans de l'abandon de la scission d'Alibaba.

Les défenseurs de la scission du coeur de métier de Yahoo font valoir que cela permettrait d'en faire apparaître la valeur, aujourd'hui pas du tout prise en compte dans la valorisation boursière du groupe qui reflète uniquement la valeur de ses participations asiatiques dans Alibaba ou le portail Yahoo Japan.

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