Télévision
La 18e édition de cet événement audiovisuel se tiendra du 3 au 7 février 2016. Il ouvre ses portes au documentaire et accueille les nouveaux visages de la fiction française.

Président depuis neuf ans, Serge Moati affiche sa bonhomie quand il présente le Festival des créations télévisuelles de Luchon. L’événement, qui se tiendra du 3 au 7 février dans la station des Pyrénées, proposera une palette d’œuvres inédites et dans l’air du temps. «La fiction française est beaucoup plus moderne et les scénarios offrent plus d’aspérités, se réjouit Serge Moati. Avant, les producteurs avaient peur de leur ombre, et nous, auteurs, paraissions comme les grands défiants. Cela a changé depuis deux ou trois ans.»

Les œuvres en compétition abordent des thèmes modernes ou polémiques: l’homosexualité (Baisers cachés), la recherche d’un père (Le choix de Cheyenne), le régime de Vichy (Rose et le Soldat), les filles-mères dans les années 1970 (Les Filles du Plessis) ou la traque du collaborationniste Paul Touvier (M. Paul). «Les changements sont clairement visibles, affirme Serge Moati. Désormais, il n’y a plus de honte à se comparer avec la fiction américaine.»

Ce virage éditorial, accepté par les diffuseurs, se ressent aussi dans les audiences. Médiamétrie, qui a réalisé une étude spécifique sur la fiction à l’occasion du Festival de Luchon, rapporte que l’an passé, le volume de fictions françaises diffusées par les chaînes hertziennes nationales avait augmenté de 600 heures par rapport à 2014.

Une fiction française en tête

«La fiction la plus regardée, L’Emprise, sur TF1, était également française, indique Jean-Pierre Panzani, directeur marketing et développement de Médiamétrie. Avec 9,8 millions de téléspectateurs, dont 960 000 en rattrapage, cette fiction arrive en 5e position tous programmes confondus.» Après la série Clem (TF1), L’Emprise a également été la plus commentée sur les réseaux sociaux, avec 75 000 tweets et 315 000 personnes exposées.

«Les producteurs ont totalement intégré la dimension des réseaux sociaux dans leurs œuvres, note Jean-Pierre Panzani. D’ailleurs, internet, à 49,4%, est la deuxième source d’information sur la fiction française, juste après la presse écrite (50,6%).» L’enquête de Médiamétrie montre aussi que le choix d’une fiction se fait essentiellement sur l’histoire (72%), beaucoup moins sur les personnages (14%) ou les acteurs (8%).

Le succès de la fiction française se traduit aussi dans les rayons des magasins, car 27% des Français déclarent avoir acheter une fiction française l’an passé: c’est 5 points de mieux qu’en 2014. Au final, 18% d'entre eux ont acheté un DVD et 12% ont opté pour un service de vidéo à la demande.

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