Télévision

Michel Field, le directeur de l'information de France Télévisions visé par une motion de défiance soumise le 19 avril au vote des journalistes, assure qu'il n'a «pas l'intention de démissionner», tout en reconnaissant des erreurs, dans un entretien le 17 avril au Parisien. Ces propos ne changent rien à la tenue du scrutin, selon les Sociétés des journalistes (SDJ) des trois rédactions concernées, qui dénoncent notamment «beaucoup de maladresses accumulées».

«Quand il y a une motion de défiance, c'est un singulier rappel à l'ordre»,  reconnaît Michel Field dans cet entretien. «On écoute ce que cela veut dire et on y répond. Je n'ai pas l'intention de démissionner», affirme-t-il.

«Quel que soit le résultat du vote, j'entends le malaise et les critiques», assure le directeur de l'information qui a rencontré le 15 avril les chefs de service des éditions de France 2, France 3 et France TV Info.

«Il s'agit de tisser un lien que je n'ai pas su tisser à mon arrivée. J'hérite d'une immensité de dossiers simultanés», explique Michel Field, dont les rapports avec les rédactions se sont fortement dégradés ces derniers jours. Réunis le 14 avril en assemblée générale, environ 300 journalistes se sont mis d'accord pour rédiger une motion de défiance à son égard.

Attitude désinvolte

Nommé en décembre, Michel Field admet qu'il «a eu tort d'adopter une attitude désinvolte sur le plateau de Canal+ le 10 avril» (il y commente notamment le mouvement de grève du jeudi précédent en lançant: «Comme disait  Jacques Chirac, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre»).

Il assure d'autre part que «l'indépendance est le trésor du service public», qu'il est là «pour la défendre de toutes les pressions des pouvoirs politiques et économiques» et «réaffirme solennellement que pas une seule question n'a été soumise au palais» de l'Elysée, pour l'émission Dialogues citoyens avec François Hollande, sur France 2 jeudi 14 avril au soir.

Enfin, le directeur de l'information annonce «renoncer» au projet de confier à un producteur extérieur l'une des émissions politiques de la rentrée.

Michel Field «nous dit qu'il fait tout pour défendre l'indépendance, mais ce sont des mots, c'est sa parole, et les actes montrent que ce n'est pas tout à fait cela», a réagi Manuel Tissier, président de la Société des journalistes (SDJ) de France 2, interrogé par l'AFP. «Cela va être à la rédaction de se prononcer sur la possibilité de retisser les liens de confiance», a-t-il ajouté, se refusant à faire un «pronostic sur le nombre de personnes dans un camp ou dans l'autre».

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