A France Télévisions, le temps n’est plus à l’hyper-distribution. «Avoir plein d’offres sur toutes sortes de supports disperse l’audience», estime Frédéric Bonnard, qui a pris en février la direction numérique de France Télévisions. D’où l’idée d’en finir avec les expériences technologiques du type Zoom, du nom de cette appli qui permet de se créer une chaîne personnalisée. Son moteur de recommandation sera réintégré dans le futur Pluzz, la plateforme de replay qui sera plus explicitement rattachée à France Télévisions. Exit aussi la télé connectée, que ce soit la smart TV avec les constructeurs de téléviseurs (Samsung, LG, Philips) ou l’Hybrid Broadcast Broadband TV (HBBTV) qui marie la télévision et l’internet.
«Cela devenait coûteux car chaque constructeur a son système d’exploitation, observe Frédéric Bonnard. Nous avons préféré nous refocaliser sur les offres des opérateurs télécoms et sur l’OTT (Apple TV, Android…) pour que Pluzz soit demain une superbe expérience utilisateur.» Il s’agit désormais de mettre en avant les contenus qu’ils soient en télévision de rattrapage ou en direct.
Moments clés
L’idée est désormais de créer «des carrefours d’audience» à travers un recentrage des offres sur les pôle info (en articulation avec la future chaîne), vidéo et jeunesse. Il s’agit à la fois d’aller à la conquête des nouveaux publics sur les réseaux (Facebook, You Tube, Intagram et à la rentrée Discover de Snapchat) et de diffuser des moments clés pour accompagner l’antenne sur le numérique, à travers des extraits, des coulisses ou des rushs. Si la future audience 4 écrans de Médiamétrie ne prendra pas encore en compte Facebook et You Tube, le Contrat d’objectifs et de moyens 2016-2020 stipule qu’il faut faire remonter l’audience sur les plateformes partenaires en y exposant les programmes et en viralisant les contenus. En 2015, 2,4 milliards de vidéos ont été vues.
A travers cette stratégie, l’idée aussi de «rassembler de la donnée pour mieux cibler et que les gens reviennent vers des contenus qui correspondant à leur usage», explique le dirigeant. Une façon aussi de prouver qu’il est possible, même au sein du service public, d’arrêter des innovations pour se concentrer sur des objectifs.
