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La journaliste du Point Claire Meynial, en presse écrite, et le duo Sophie Nivelle-Cardinale et Etienne Huver, dans la catégorie audiovisuel, ont remporté le Prix Albert Londres 2016, soit la plus prestigieuse récompense du journalisme francophone.

Réuni pour la première fois à Londres, le jury du Prix Albert Londres a récompensé Claire Meynial, spécialiste de l'Afrique au service international du Point, où elle est journaliste depuis 2002. Elle a été récompensée pour une série d'articles sur les migrants d'Afrique de l'Ouest et la route périlleuse de l'exil et sur l'épidémie d'Ebola au Nigeria, a expliqué le jury, pour qui le reportage de la journaliste de 39 ans, «au-delà de ses qualités d'écriture et de rigueur d'enquête, accroche le lecteur par son humanité et son empathie pour les victimes».

De leur côté, Sophie Nivelle-Cardinale, 37 ans, et Etienne Huver, 40 ans, ont été récompensés pour leur reportage «Disparus, la guerre invisible de Syrie», une production de What's up films diffusée sur la chaîne Arte. «Leur film, terrible par la force des témoignages de victimes de Bachar al-Assad et d'un ancien bourreau du régime, restera comme un document précieux pour l'Histoire», a estimé le jury Albert-Londres. Sophie Nivelle-Cardinale travaille pour Arte depuis 2004 et collabore également avec France 24 depuis 2014. Etienne Huver, journaliste indépendant, a réalisé des documentaires et reportages pour Arte, la RTBF et France 2 notamment.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix récompense chaque année le meilleur reporter de presse écrite et, depuis 1985, le meilleur reporter audiovisuel. Les lauréats reçoivent chacun 3 000 euros.

 

Soutien aux lanceurs d'alerte

  

Après Bruxelles l'an dernier, l'association du prix Albert-Londres a choisi cette année de se réunir à Londres, pour marquer son intérêt pour le référendum sur l'appartenance à l'Union européenne (23 juin) et pour évoquer avec Julian Assange le travail des lanceurs d'alerte et leurs relations avec les journalistes.

«Nous voulons montrer que les journalistes soutiennent les lanceurs d'alerte», avait déclaré avant la remise des prix un porte-parole du prix, dénonçant la directive sur le secret des affaires votée le mois dernier par le Parlement européen.

«Le secret des affaires doit exister mais il ne peut pas servir de prétexte pour protéger les multinationales, entraver le droit à l'information, contrarier le devoir des journalistes de faire des enquêtes», a affirmé la journaliste du Monde Annick Cojean, présidente du jury. Selon certaines ONG, journalistes, lanceurs d'alerte et syndicalistes, cette directive destinée à protéger les entreprises contre l'espionnage industriel est de nature à intimider les lanceurs d'alerte car elle fait porter sur eux, et non sur les entreprises, la charge de la preuve.

Une délégation de l'Association a par ailleurs rencontré Julian Assange  à l'ambassade d'Équateur où il est reclus depuis 2012 à la suite d'un mandat d'arrêt européen émis par la Suède contre lui pour viol.

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