Presse
Youtubeurs, blogueurs et autres influenceurs intéressent de plus en plus les titres de presse, qui y voient le moyen de créer de la proximité avec leurs lecteurs tout en faisant rayonner leur marque auprès d’une communauté très large.

La reconnaissance médiatique du phénomène des youtubeurs, instagrameurs et autres influenceurs se fait attendre. Si les youtubeuses mode et beauté ont eu droit, le 28 mai, à leur premier salon avec Finder Studios et TF1 Publicité, elles n'attirent pas les unes des hebdos féminins. À quand une couverture de Elle avec une influenceuse comme Safia Vendome ou Sananas? «Aujourd’hui, la presse traditionnelle - comme les médias en général - snobe encore les influenceurs, mais elle va bien finir par se rendre compte que ce sont des leaders d’opinion, qui ont un vrai pouvoir de prescription auprès de leur communauté», estime Géraldine Dormoy, responsable éditoriale web de L'Express Styles et auteur du blog Café mode.

Il y a un peu plus d’un an, le groupe Prisma Media mettait un pied dans la porte avec le lancement de As you like. «Le magazine est entièrement pensé comme un féminin, avec derrière chaque sujet un influenceur. Nous proposons un contenu entièrement incarné, ce qui apporte une réelle proximité avec nos lectrices», explique Gwendoline Michaëlis, rédactrice en chef du titre. Fort de son succès, le magazine est passé en début d’année d’une périodicité trimestrielle à mensuelle, et revendique depuis une diffusion de 50 000 exemplaires.

 

Du web au print 

D’autres éditeurs pourraient suivre. Selon nos informations, un groupe de presse a commencé à approcher des influenceurs en vue du lancement d’un concurrent de As you like. Sur internet, les sites se multiplient, comme Influenth, lancé en février dernier par Soraya Khireddine, cofondatrice de Minute Buzz et ancienne directrice de la rédaction de Melty. Mis en ligne en avril, le site Signe Magazine devrait, quant à lui, lancer sa version papier en juillet, avec le soutien d’Aufeminin.com.

«Nous voulons donner vie au métier des influenceurs, valoriser leur travail, en proposant des rencontres avec eux, avec leur univers, et en leur permettant de montrer une autre facette d’eux-mêmes. Le support papier permet de les crédibiliser et de leur donner une vraie place dans l’industrie médiatique», souligne Oriane Meslé, fondatrice de Signe Magazine. Car si les vues se comptent en millions sur YouTube, le papier garde son aura auprès des influenceurs. «Le support papier est beaucoup plus tangible en termes d’image», rappelle Géraldine Dormoy. Et la responsable éditoriale web d’ajouter: «Pour le lecteur, les influenceurs apportent une proximité, un parler vrai qui est très recherché par les déçus de la presse traditionnelle ; les lecteurs ont l’impression qu’ils sont comme eux, même si ce n’est pas toujours le cas.»

De là à faire revenir en kiosques les lecteurs perdus de la presse magazine, rien n’est moins sûr. Pour le bimestriel Marie Claire idées, qui travaille régulièrement avec des blogueuses tendance DIY (do it yourself), là n’est pas l’objectif premier. «Les influenceurs amènent beaucoup de fraicheur dans nos pages. Ils apportent aussi leur communauté de followers, ce qui permet au nom du magazine de circuler. C’est bon pour la visibilité du journal», insiste Camille Soulayrol, rédactrice en chef adjointe.

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