Audiovisuel
France Télévisions, qui travaille sur un feuilleton quotidien à Montpellier, via sa filiale MFP, veut monter en puissance dans la production. Explications de Laetitia Recayte, sa directrice du développement commercial.

C’est la conséquence de l'accord signé fin 2015 avec les producteurs et du rachat de Newen, la société de production de Plus belle la vie, par TF1. Sur 400 millions d'euros investis dans la création, France Télévisions a obtenu, en décembre, de porter de 5% à 12,5% sa part de production réalisée en interne. Le groupe dispose ainsi de 50 millions d'euros à injecter dans sa filiale MFP (Multimédia France Productions). La moitié, soit 25 à 30 millions d'euros, ira au feuilleton quotidien que prépare Toma de Matteis, l'ex-producteur artistique de Plus belle la vie, qui a rejoint MFP. 

Des talents et du commerce

C’est lui qui travaille à Montpellier sur le développement et l’histoire de la future série avec le soutien de la ville, du département et de la région. «Il y a 200 emplois à la clé», rappelle Laetitia Recayte, PDG de MFP et directrice du développement commercial de France Télévisions. En ligne de mire: limiter la dépendance du groupe public à l'égard de Newen, même si l’accord resigné en avril dernier pour Plus belle la vie fait de France Télévisions un coproducteur des nouveaux épisodes. «La question de la dépendance est centrale, souligne-t-elle. Notre premier concurrent – qui vient de nous prendre Yves Calvi – est également notre premier fournisseur. Dans le luxe, on a vu aussi Hermès ou LVMH mettre la main sur les métiers de la création. Mais nos antennes ont la liberté de la commande.»

Le feuilleton quotidien montpelliérain, qui n’est pas attendu avant dix-huit mois, ne sera pas la seule création. Caroline Lassa, la productrice de Candice Renoir, vient de rejoindre MFP. La nouvelle émission mensuelle de Frédéric Taddeï, Hier, aujourd’hui, demain, sera aussi fabriquée en interne. Et la filiale va coproduire avec Olivier Delacroix Dans les yeux d’Olivier et développer avec lui de nouveaux projets. «Nous sommes guidés par les talents dans la fiction comme dans le documentaire ou le flux», affirme Laetitia Recayte. Ma feuille de route est de faire mieux du commerce dans les trois filiales, et je n’ai pas d’obsession à ce qu’elles travaillent ensemble.»

Plateforme SVOD pour mars 2017

Avec la régie, France Télévisions Distribution est l'autre entité à développer. Elle devra passer de 40 à 50 millions d’euros de recettes en 2016. Laetitia Recayte attend beaucoup de sa plateforme de vidéo à la demande qui sera lancée en mars 2017, en partenariat avec des télévisions publiques européennes (BBC, ARD, RAI et chaînes scandinaves). «Arte a une réelle envie de participer au projet, cela serait cohérent», note la dirigeante. Au-delà de la SVOD, la plateforme sera «une proposition du service public pour consommer des images vidéos quand on veut» promise à une large distribution. On y trouvera «du gratuit [Pluzz] et du payant, de l’abonnement et du paiement à l’acte». L'objectif est de 800 000 abonnés en 2020. Reste deux inconnus: le nom de la marque et le prix. «Tout dépend de l’offre, il y aura du cinéma, répond Laetitia Recayte, le tarif sera donc un peu plus élevé que sans.»

 

FTP: un objectif à 345 millions

Avec un objectif de 345 millions d’euros en 2016, contre 330 millions pour 2015, France Télévisions Publicité, régie dirigée par Marianne Siproudhis, a fait progresser ses recettes de 8,2% entre janvier et mai. La régie mise gros sur les JO, pour une offre commune avec Radio France. Selon Laetitia Recayte, l’ouverture de la publicité «entre 20heures et 20h50», qui peut générer 100 millions d’euros, serait une réponse aux besoins de financement de l’audiovisuel public alors qu’une chaîne d’info, de nouvelles fictions et une plateforme vidéo sont annoncés.

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