Création
De nombreuses agences françaises envoient leurs jeunes teams créatifs aux Cannes Lions. Pour participer aux Young Lions, faire du networking, défendre leurs campagnes ou tout simplement s’inspirer des plus grands publicitaires mondiaux. Rencontre avec trois teams de moins de 30 ans, qui travaillent chez Darewin, DDB Paris et Ogilvy Paris, et qui étaient cette année sur la Croisette.

Si les Cannes Lions sont l’occasion de rencontrer des créatifs reconnus, les dirigeants des plus grands médias sociaux et des grosses agences de communication, c’est aussi l’endroit où découvrir de jeunes pousses de la publicité.
Certains d’entre eux font le voyage parce qu'ils ont été sélectionnés pour participer aux Young Lions – cette année, les teams devaient imaginer des campagnes en faveur de l’ONU. La conceptrice-rédactrice Fabienne Fiorucci et le directeur artistique Damien Foui (28 ans), qui travaillent chez Darewin et ont participé aux Prix Stratégies des jeunes créatifs 2016, sont venus dans ce cadre.
Durant une journée entière (le mardi, en l’occurrence), ils ont planché sur un brief créatif dans la catégorie Cyber. Ils n’ont pas gagné mais sont ravis d’avoir participé à cette compétition «où l'on est confronté à d’autres cultures et à la crème de la création internationale». Par ailleurs, pour leur première participation, ils peuvent s’enorgueillir d’avoir raflé un Lion de bronze pour l’opération «Netflix Swap» (catégorie Mobile). 

Premier Cannes, premier Lion

Eux aussi ont remporté leur premier Lion cette année: les directeurs artistiques Mélanie Pennec et Jean Weessa (tous deux 30 ans), team créatif de DDB Paris qui a gagné le Hackaton 2015 coorganisé par Facebook et Stratégies et qui a également participé en 2015 au Prix Stratégies des jeunes créatifs, sont sur la Croisette car ils présentent des travaux en compétition.

«C’est notre premier Cannes… et notre premier Lion», se réjouit le duo qui a remporté du bronze pour la campagne des 70 ans de L’Equipe (catégorie Outdoor) et n’en revient pas. «C’est une campagne européenne. Nous ne pensions pas qu’elle gagnerait face à un jury international», avoue Jean Weessa. A la joie d’avoir remporté un Lion s’ajoute la satisfaction de l’avoir gagné dès le lundi soir. «Du coup, nous avons été moins stressés durant la semaine», se réjouit-il. 
S’il y a les heureux élus, il y aussi malheureusement ceux qui ont eu moins de chance. La conceptrice-rédactrice Chloé Lefour et le directeur artistique Allan Huon (25 et 29 ans), d'Ogilvy Paris, n’ont ainsi décroché cette année qu’une mention en shortlist pour l’opération du savon ensanglanté pour la série Marseille de Netflix (catégorie Direct). Mais ce duo, qui a participé au Prix Stratégies des jeunes créatifs 2016, a déjà remporté l’an dernier un Lion d'or pour la campagne «Les Yeux d’un enfant» pour l’association Noemi (catégorie Health).

Entre fêtes et rencontres

Malgré leur déception bien compréhensible, ces quasi-vétérans des Cannes Lions (ils viennent pour la troisième année consécutive) sont contents de se retrouver à nouveau sur la Croisette «car ça nous remotive, ça nous permet d’entretenir nos contacts avec les autres bureaux d’Ogilvy à travers le monde et ça nous indique les tendances à suivre pour gagner des Lions l’an prochain», disent-ils. En attendant, ils profitent de leur semaine cannoise, faite de conférences… mais aussi de soirées. 

Mélanie Pennec et Jean Weessa, qui ne disposent pas d’une accréditation pour le palais des Festivals et ne peuvent donc pas assister aux conférences, vivent également cette semaine cannoise comme une fête, un début de vacances. «J’ai l’impression d’être déconnectée du festival, d’évoluer en parallèle», reconnaît Mélanie Pennec, qui ajoute: «D’ailleurs, nous voyons moins de campagnes que l’an dernier, quand nous étions restés à Paris. Mais nous nous rendons compte qu’on connait déjà la plupart des campagnes qui ont été primées. Ça valide les tendances repérées au cours de l’année.»

L'émerveillement du début

S’ils ne peuvent courir les conférences et les remises de prix, ils ne peuvent toutefois s’empêcher d’être émerveillés. «Je pensais qu’il y aurait moins de monde car c’est tout de même un événement professionnel. Or là, on a l’impression que c’est un festival grand public», glisse Mélanie Pennec. 

Même étonnement pour le duo de Darewin. «Je suis impressionnée par le faste des plages privées, comme celles de You Tube ou Facebook. On voit que Cannes est imprégné pendant une semaine par les marques, les agences et les clients. Il y a une mainmise de la publicité sur la Croisette», conclut Fabienne Fiorucci.

Des Français remportent les Film Young Lions

Un autre (très) jeune team français s’est illustré durant cette nouvelle édition des Cannes Lions. Il s’agit du team composé du concepteur-rédacteur Gautier Fage (24 ans) et du directeur artistique Julien Bon (23 ans), qui travaillent chez Romance depuis 2015. Le duo a remporté la compétition des Young Lions en catégorie Film. «Cette année, le sujet des Young Lions, en partenariat avec les Nations Unies, portait sur les réfugiés et les migrants. Nous devions faire comprendre à travers un film d’une minute, tourné en 48 heures à l’aide d’une Go Pro fournie par le festival, que ces réfugiés n’étaient, non pas des migrants, mais bien des victimes de situations, souvent la guerre, qu’ils n’avaient d’autre choix que de fuir. Nous avons donc choisi de filmer l’histoire d’un réfugié à partir du moment où celui-ci échappait à la noyade et échouait sur notre continent avant de montrer toutes les expériences traumatisantes qu’il allait vivre en arrivant en Europe.»
A noter également que ce team a remporté un Lion de bronze pour la campagne «Make a child cry» pour Médecins du monde (catégorie Film).

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