Une lectrice de Grazia sur six est… un homme. C’est pour eux, et plus largement pour la génération des hommes trentenaires, que l’hebdomadaire féminin du groupe Mondadori France a lancé le 28 septembre une déclinaison masculine, Grazia hommes. Il ne s’agit pour l’heure que d’un hors-série, mais, déjà, un numéro deux est annoncé pour le printemps.
Magazine de génération
Vendu au prix de 3,90 euros, avec pour objectif une diffusion de 40 000 à 50 000 exemplaires, le magazine reprend le déroulé de son homologue féminin et mêle articles de société, portraits, choix culture, mode et lifestyle… Parmi les sujets au sommaire du numéro un, des conseils pour créer une application qui cartonne, une immersion dans le quartier le plus meurtrier des Etats-Unis ou encore le portrait des «45 mecs qui font bouger le monde».
Pas question ici de faire du GQ ou du Lui, les deux principaux titres qui se partageaient jusque-là le marché. «Nous ne cherchons pas du tout le branché, Grazia hommes raconte des histoires et se veut le reflet de ce qu’il se passe dans la rue. Nous voulons être un magazine de génération, sans non plus être dans l’utilisation du corps de la femme pour attirer le lecteur», explique Joseph Ghosn, son directeur de la rédaction.
Une audience non négligeable
Avant Grazia, d’autres magazines féminins ont déjà tenté l’aventure masculine, en vain. Lancé en octobre 2013 sous forme de bimestriel, Elle Man s’est arrêté moins d’un an plus tard. Quant aux rares fois où les féminins mettent des hommes en couverture, comme Marie Claire en avril 2014, les ventes ne suivent généralement pas. Pour autant, le lectorat masculin continue de titiller les éditeurs de féminins, avec en tête la part non négligeable qu'il représente dans leur audience (entre 15 et 17% pour Marie Claire et Elle). Le Groupe Marie Claire travaille aussi à une version masculine de son gratuit Stylist. «Je suis convaincu qu’il y a un manque d’offres sur cette cible. Grazia hommes est né d’une vraie envie éditoriale, à aucun moment le magazine n’a été pensé pour attirer les annonceurs», assure Joseph Ghosn. La clé du succès?
