Plus de 80% des téléspectateurs pratiquent le «second écran». Partant de ce constat, le serial entrepreneur Laurant Weill a fondé Sync en juillet 2015: «Désormais, la télévision ne se regarde plus de manière figée et passive, les téléspectateurs recherchent de l’interactivité via leur mobile.»
La start-up propose deux produits: Sync 2 TV et Sync 2 Ad. La première solution est une plateforme d’enrichissement de la télévision. Plus d’une centaine d'interactions sont disponibles pour compléter, par exemple, un jeu télévisé et permettre aux mobinautes de participer comme s’il était sur le plateau. Un autre exemple, dans le domaine du sport: pour la Coupe d’Europe de football, Sync a aidé Yahoo à réaliser une application de compléments d’infos des matchs, avec des statistiques, des éléments biographiques, des vidéos, des minijeux, etc. «Le plus souvent, les clients utilisent leurs équipes éditoriales, qui sont formées par Sync aux nouveaux outils», indique Laurant Weill. Sync a ainsi émis plus de 3500 éditions avec des clients de 25 pays tels que la NFL aux États-Unis, Disney ou la NBC.
«Créer de l’audience mobile c’est bien, mais il fallait réfléchir à la monétiser.» Le fondateur a alors une idée pour synchroniser le monde de l’audiovisuel et le digital, et lance son deuxième produit, Sync 2 Ad. Cette solution, brevetée en octobre, «est capable de reconnaître une publicité à la demi-seconde», assure Laurant Weill.
Une levée de fonds de 2 millions d’euros
Sync commercialise son nouveau format publicitaire via sa propre régie. Il permet de rendre la télévision interactive en offrant, sur le mobile, tous les compléments d'une campagne télévisée: la couleur des modèles, des formulaires à remplir, des boutons call-to-action, etc. «La télévision fait son travail de développement des marques et le digital fait son boulot de transformation. Non seulement c’est un enrichissement contextualisé, mais surtout les consommateurs sont touchés au bon moment», assure l’entrepreneur, qui soutient que ce format rencontre des taux de clic élevés, de 20% en moyenne. «Nous avons pris contact avec les grands éditeurs français pour qu’ils ajoutent notre technologie à leur application. Un réseau de 50 millions de téléphones sont d'ores et déjà équipés.»
Sans surprise, en septembre dernier, le concept tape dans l’œil de deux fonds d’investissement, Idinvest Partners et Entrepreneur Venture, qui participent à une levée de fonds de 2 millions d’euros. Objectif: développer la phase programmatique de Sync 2 Ad. À noter, le lancement de la DMP prévu pour février ou mars 2017.
