Les salariés d’Euronews, la chaîne d’information paneuropéenne, sont invités à se prononcer par vote électronique sur une motion de défiance à l'encontre de leur direction ce mardi 6 décembre, et demain mercredi. Cette initiative n'est pas soutenue par les principaux syndicats de l'entreprise, dont les effectifs atteignent un millier de collaborateurs en comptant intérimaires et pigistes.
Déficitaire depuis plusieurs années, Euronews négocie l'entrée à son capital de NBC (groupe Comcast). La chaîne américaine deviendrait alors opérateur industriel. Dans ce contexte, une manifestation de défiance de la rédaction serait du plus mauvais effet pour ce rapprochement annoncé mi-novembre et qui doit être bouclé avant fin 2016.
Etre plus réactif
En parallèle, la chaîne d'info, qui vient de se doter d'un siège flambant neuf à Lyon et de lancer une déclinaison africaine, doit gérer un dossier social délicat, avec la suppression programmée de 35 postes, et renégocier la reconduction de l'importante subvention de l'Union européenne. De plus, les journalistes seraient, à l’avenir, invités à monter leurs propres sujets, comme dans les autres chaînes infos. Ce changement implique la signature d'un nouveau contrat de travail pour chacun des journalistes de la chaîne.
Euronews qui entend se poser en véritable concurrent de CNN et de BBC News, souhaite être plus réactive sur l’information, notamment en réalisant des «plateaux», alors que jusqu'à récemment, les journalistes n'apparaissaient pas à l'écran. La chaîne abandonnerait aussi partiellement son traditionnel multiplexage qui conduit toutes les éditions nationales de la chaîne à diffuser les mêmes sujets, simplement traduits dans la langue locale.
