Audiovisuel

Avec le lancement d'un nouveau feuilleton quotidien sur France 2 et la création de nouvelles cases pour la fiction en soirée et le week-end, France Télévisions veut «enclencher une dynamique positive pour la fiction française», explique sa présidente, Delphine Ernotte.

Le groupe audiovisuel public, qui finance à lui seul la moitié des investissements dans la création française, a obtenu de l'Etat une rallonge budgétaire qui lui permettra de porter ses investissements de 400 à 420 millions d'euros par an. «Face au poids que prennent de plus en plus les acteurs américains, qui produisent très peu de création d'origine française, il y a un sujet de développement de la filière de la création audiovisuelle en France», affirme à l'AFP Delphine Ernotte.

 

Storytelling à la française



Le «plan création», qu'elle lance à horizon 2020, vise à augmenter le volume de production de fictions française. Selon la Fédération des industries du cinéma, de l'audiovisuel et du multimédia (Ficam), la France ne produit que 650 heures environ de fiction par an, contre environ 2 000 en Allemagne et en Grande-Bretagne. «Au-delà de l'aspect économique, il y a aussi un aspect culturel: on s'assure que dans les années à venir, on aura encore un point de vue français sur le monde, une manière française de raconter des histoires», estime Delphine Ernotte.

Le groupe souhaite diversifier les genres de fictions qu'il produit (du low-cost au prestigieux, de la comédie à la science-fiction...) et accélérer dans le numérique (les chaînes porteront leurs investissements dans la création digitale à 10 millions d'euros par an).

   

Un nouveau feuilleton quotidien en 2018

   

De nouvelles cases seront ouvertes à la rentrée 2017 en première et deuxième partie de soirée. Sur France 2, une case comédie sera lancée le dimanche en access prime-time (tranche 18-20 heures) et, surtout, la Deux va lancer son feuilleton quotidien, tourné à Montpellier, dans la case «after-school» (entre 17 et 19 heures) à partir de janvier 2018.

«Toutes les grandes chaînes de télévision, en particulier les chaînes publiques en Europe, ont un feuilleton quotidien», remarque la présidente de France Télévisions. «C'est un vrai projet de groupe parce qu'on veut le faire avec notre filiale et avec nos moyens de fabrication interne», précise-t-elle, estimant que «ce projet est aussi important pour nous que celui qu'a pu être le lancement de la chaîne info».

Le groupe mise aussi sur le développement de coproductions internationales d'origine française, à l'instar de sa série The Collection, coproduite avec la BBC et Amazon.

Un «label création», qui signera toutes les oeuvres dans lesquelles le groupe investit, sera lancé au Festival international des programmes audiovisuels (Fipa) fin janvier à Biarritz. Le plan comprend également un volet numérique avec la refonte du site de vidéo à la demande et de replay Pluzz dès le mois de mai. Le site sera rebaptisé et accueillera à l'automne la nouvelle offre de SVOD de France Télévisions, initialement prévue pour mars.

Autonomie budgétaire

«Ce sont les producteurs qui vont décider ce qu'ils exposent», précise Delphine Ernotte, qui a entamé les négociations avec plusieurs producteurs sur le principe du partage des revenus. Les discussions sont en cours notamment avec Banijay Zodiak, Cyber Group Studios, Lagardère Studio, Makever, Media-participations, Univers Ciné, Newen Studios, Millimages, Xilam et Tétramedia.

«Une des conditions de cette offre payante, c'est qu'elle soit autonome économiquement», précise la dirigeante, qui estime qu'il est trop tôt pour dévoiler plus de détails, comme le prix de ce service, le business plan de ce projet stratégique devant encore être approuvé en conseil d’administration.

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