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Des frais techniques assimilables à des droits radio, sont réclamés aux stations pour le championnat du monde de handball. Le front des radios françaises face aux droits audiovisuels, interdits pour les évènements organisés en France, semble toutefois s’effriter.

Avec plus de 1500 journalistes accrédités, le championnat du monde de handball en France, qui a débuté le 11 janvier et se conclura dimanche 29, fait le plein de médias. Toutefois, en tribune presse, les radios françaises ne se bousculent pas. A ce jour, seules Radio France et RTL ont signé un accord de diffusion avec Be In Sports Media Group, qui gère les droits audiovisuels de la compétition. Un contrat conclu de gré à gré qui agace l’Union des journalistes sportifs en France.

Dans un communiqué, le syndicat «dénonce une pratique douteuse» qui pourrait s’apparenter à la vente de droits audiovisuels pour les radios, ce qui est interdit par la loi pour les événements sportifs organisés en France.

L’accès aux positions «commentateurs» s’élèverait à 25 000 euros. «C’est un coût très élevé pour de seuls frais techniques», reconnaît un professionnel. Be In Sports Media Group demanderait une proposition en cash, voire un échange en espace publicitaire sur les antennes.

«Nous n’avons pas eu le choix, mais nos propositions n’ont pas été retenues, et je ne sais pas pourquoi», se désespère François Pesenti, directeur général de RMC Sport dont les reporters, qui ont quand même accès aux enceintes, doivent travailler avec les moyens du bord, en se limitant à des flashs réalisés grâce à leur téléphone portable. Le dirigeant de RMC est également outré par à un accord donnant à Radio France le statut de «radio officielle» du mondial. «C’est ce que nous avions conclu avec le comité d’organisation en amont, explique François Pesenti. Je ne comprends pas. Nous sommes doublement pénalisés.»

L'union sacrée des radios vole en éclats

Chez Be In Sports, on affirme que les «offres étaient au niveau de l’économie du média» en arguant du fait que lors de l’Euro de football en France, l’an passé, les stations étaient dans le même cas de figure. A l’époque, elles avaient dû, chacune, s’acquitter d’un chèque de 40 000 euros pour avoir le droit et les moyens de commenter les matchs en direct dans les stades.

Cet imbroglio autour du Mondial de handball montre surtout que l’union sacrée des radios françaises face aux demandes de droits des organisateurs vole en éclat. Il y a déjà deux ans, lors de la précédente édition du Mondial, au Qatar, c’est Europe 1 qui avait, à la dernière minute, accepté les conditions financières des organisateurs. La radio avait alors été la seule station française à couvrir en direct la compétition et la victoire des Français.

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