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Au vu du travail requis pour finaliser l'opération, la cession du groupe internet au géant des télécoms est reportée au deuxième trimestre. A moins que les cyberattaques dont a fait l'objet Yahoo ces dernières années ne soient en cause.

Le groupe internet américain Yahoo a annoncé le 23 janvier le report au deuxième trimestre de la vente de son coeur de métier au géant des télécoms Verizon au vu du «travail requis» pour finaliser l'opération. Dans un communiqué annonçant ses résultats annuels, Yahoo ne détaille pas la nature de ce travail, se contentant d'assurer qu'il «travaille diligemment pour boucler la transaction le plus tôt possible au deuxième trimestre».

Verizon avait annoncé l'été dernier son intention de racheter d'ici à fin mars les activités de publicité en ligne de Yahoo et ses sites internet comme Yahoo Mail ou Yahoo News pour 4,8 milliards de dollars. Mais les observateurs spéculent depuis plusieurs mois sur une renégociation des termes de l'opération, voire un renoncement pur et simple de Verizon, après la révélation de plusieurs cyberattaques massives contre le groupe internet.

En septembre, Yahoo avait annoncé que 500 millions de ses comptes d'utilisateurs avaient été compromis lors d'une cyberattaque datant de 2014. Et en décembre, il a admis qu'une autre cyberattaque, en 2013 cette fois, avait frappé plus d'un milliard de ses utilisateurs.

 

Prudence



 Fin octobre, après la première révélation de piratage, Verizon s'était dit toujours prêt à mener à bien la transaction, mais pas «aveuglément». Après la seconde en décembre, il avait indiqué qu'il attendrait «d'évaluer l'impact de ce nouvel épisode avant de parvenir à des conclusions finales». La direction de l'opérateur de télécoms pourrait en dire un peu plus lors de la présentation de ses propres résultats, prévue mardi 24 janvier.

En attendant, la patronne de Yahoo, Marissa Mayer, s'est efforcée de convaincre Verizon du bien-fondé de son acquisition. Le 23 janvier, elle a notamment insisté, pour le deuxième trimestre consécutif, sur la «fidélité» des utilisateurs en dépit des cyberattaques, et affirmé voir dans les résultats publiés le même jour la preuve que «les opportunités devant nous avec Verizon ont l'air brillantes».

Car si sur l'ensemble de 2016, Yahoo a accusé une nouvelle perte nette (-214 millions de dollars), elle est en net retrait par rapport à celle de 4,4 milliards enregistrée en 2015. Et Marissa Mayer assure que le groupe fonctionne avec ses coûts «les plus bas depuis une décennie». Au quatrième trimestre 2016, Yahoo a même réussi à revenir dans le vert avec un bénéfice net de 162 millions, et son bénéfice par action hors éléments exceptionnels, la référence pour Wall Street, a atteint 25 cents, soit 4 cents de mieux que la prévision moyenne des analystes.

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