Publicité
Lors du traditionnel débat SCAM/SACD organisé en marge du FIPA à Biarritz, les spécialistes des questions audiovisuelles LR et du PS se sont exprimés sur les propositions liées au secteur de la télévision, notamment sur la question de l’interdiction, ou pas, de la publicité sur France Télévisions.

Pour le monde de la communication, ce sera l’un des sujets de divergences des candidats à l’élection présidentielle. La question de la présence ou de l’interdiction de la publicité sur les chaînes de France Télévisions apparaît comme un élément différenciant des programmes. A Biarritz, où s’est tenu le FIPA du 24 au 29 janvier, les spécialistes LR (Les Républicains) et PS (Parti Socialiste) des questions liées à l'audiovisuel ont exposé leurs visions dans le cadre d’un débat organisé par les sociétés d’auteurs, la SCAM et la SACD.

Sénateur des Alpes-Maritimes, et rapporteur au Sénat du secteur audiovisuel, Jean-Pierre Leleux conseille François Fillon, le candidat LR pour la présidentielle. Selon lui, supprimer complétement la publicité sur France Télévisions, est possible. «Certes, cela ne peut pas s’annoncer comme cela, ça se prépare, a-t-il déclaré vendredi 28 janvier. Mais, personnellement, je suis partisan d’amplifier plutôt la recette propre de France Télévisions, c’est-à-dire la redevance». En contrepartie, le sénateur LR souhaite augmenter l’assiette de la contribution à l'audiovisuel public (CAP). «L’Allemagne le fait déjà, a-t-il expliqué. Cette taxe par écran, qui ne serait plus une redevance, serait plus équitable et ne nécessiterait pas une nouvelle grande loi».

«Besoin d'un grand souffle d'air»

Jean-Pierre Leleux a justement indiqué que le paysage audiovisuel français avait besoin «d’un grand souffle d’air» et d’une «déréglementation». Il cite en exemple les derniers accords signés entre les auteurs et les diffuseurs «qui sont extrêmement compliqués», tout en tempérant : «Cela ne veut pas dire dérégulation». Séparé de trois fauteuils de son collègue, le PS David Assouline, également sénateur, à Paris, et secrétaire général en charge de la culture et de l’audiovisuel du parti, est également pour une augmentation de la redevance. «Je me bats depuis trois ans pour l’élargissement de l’assiette, mais, quand il a fallu passer à l’acte, nous étions plutôt dans l’optique de réduire les impôts et les taxes, a-t-il affirmé. C’est difficile de convaincre, car il y a de la démagogie sur ce sujet».

Les effets pervers de la suppression

En revanche, le sénateur PS est en opposition avec Jean-Pierre Leleux concernant l’éventuelle suppression totale de la publicité sur France Télévisions. «Je crains que cette situation affaiblisse le secteur public, a estimé David Assouline. La suppression de la publicité dans les programmes enfants, c’est bien, mais cela peut nuire à la création car cet argent risque de partir sur internet où là, il n’y a pas de contrôle». Le sénateur PS, qui accompagnera sans doute le candidat PS à la Présidentielle, Benoit Hamon, fait allusion aux «Gafa», notamment Google qui pourrait profiter de cette manne, avec donc moins de retour au secteur de la production. David Assouline s’est par ailleurs déclaré «partisan d’une grande loi qui affronte la transformation du PAF et la révolution numérique». Il s’est, enfin, félicité du retour en France de tournages de films et de fictions télé grâce aux crédits d’impôts. «C’est 500 millions d’euros réinjectés dans l’économie», s’est-il réjouit.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.