Télévision
La chaîne info nouvelle formule du groupe Canal+ sera lancée lundi 27 février. Avec un nouveau nom et un positionnement plus affirmé, C-News veut devenir rentable en ciblant les CSP+.

Le 27 février, I-Télé deviendra C-News. Un nouveau nom pour une nouvelle vie. L’objectif est de tourner la page d’une I-Télé née en 1999, rentable seulement en 2011 (plus de 20 millions d'euros de pertes en 2016) et qui veut revenir à l'équilibre en trois ans.

Avec C-8 et C-Star, la chaîne s’inscrit dans la famille Canal. «Avant, on envoyait à l’étranger une douzaine de personnes pour un match de l’équipe de France, des gens d’Infosport+, de Canal, d’I-TéléDemain, on enverra une équipe pour toutes les rédactions», explique Gérald-Brice Viret, directeur des antennes de Canal+, dans Les Echos. Le sport, justement, sera mieux traité, notamment pour les compétitions dont le groupe détient les droits de diffusion.

Chaîne moribonde

Après un mois de grève en novembre 2016 et le départ d’une centaine de journalistes, C-News recompose son équipe. Parmi les figures de proue, Jean-Pierre Elkabbach, Rachid Arhab et Patrick Poivre d’Arvor rejoignent Laurence Ferrari… Quid de Jean-Marc Morandini, dont la présence à l’antenne avait déclenché le conflit? Son retour n’est pas confirmé.

«On voit l’intention de donner un nouveau souffle à cette chaîne moribonde, souligne Philippe Nouchi, directeur médias de Publicis Media. Durant la grève, il n'y a pas eu d'effet audiences, mais c’est aussi parce que la mesure est lissée sur deux mois [0,4% de part d'audience (PDA) en novembre et 0,5% en décembre, contre 0,6% en octobre et 0,8% en septembre]. Ils s’en sortent relativement bien.»  L’expert estime que C-News peut reconquérir des déçus de BFM TV, «même ceux partis sur LCI» (0,5% de PDA).

Cible recherchée

C-News rassure aussi Isabelle Vignon, directrice de l’expertise médias de Dentsu Aegis Network France. Celle-ci craignait une chaîne «infotainment». C-News vise une part d'audience de 1 à 1,2% sur les CSP+, contre 0,6 à 0,7% aujourd'hui. «Ce sera, a priori, un ton différenciant par rapport à BFM TV, et c’est bien de ne pas toujours être dans le breaking news, estime-t-elle. Les chaînes d’info drainent un public CSP+ très recherché.» Selon ses calculs, BFM TV, I-Télé et LCI ont, en brut, généré 648 millions de recettes publicitaires en 2016. «En ajoutant les JT et les magazines des autres chaînes, les investissements publicitaires dans l’environnement info représentent 22,6% des recettes TV», précise-t-elle. Un taux qui s’élevait à 20% en 2011. 

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