Presse

Le tribunal de commerce de Rouen a causé la surprise le 23 février en estimant insuffisante l'offre de reprise de Paris Normandie par le groupe de presse belge Rossel, pourtant donné pour favori, et qui avait les faveurs de la rédaction et d'une partie de la hiérarchie du journal. «Il y a des fortes chances que ce soit le projet de continuité qui soit retenu», a déclaré à la presse Bernard Marchant, administrateur délégué de Rossel. Le tribunal rendra sa décision le 15 mars.

Pour les dirigeants du groupe belge, qui a déjà acquis en France plusieurs journaux dont la Voix du Nord et l'Union de Reims, la cause semble désormais entendue alors qu'ils pensaient avoir convaincu leurs interlocuteurs de la solidité financière de leur offre. «Nous proposions 2 millions d'euros pour apurer le passé et surtout 3 millions pour amorcer les investissements d'avenir», a indiqué Bernard Marchant à l'AFP.

Le plan de continuation du propriétaire actuel et actionnaire unique de Paris Normandie, le journaliste Xavier Ellie, prévoit 33 suppressions de postes techniques. Il a indiqué à l'audience qu'il allait apporter 750 000 euros d'argent frais, 500 000 immédiatement et 250 000 d'ici au mois d'avril.

220 emplois

Xavier Ellie s'est déclaré ouvert à une ouverture du capital, une annonce bien accueillie par la CGT qui présentait sa propre offre, consistant en un projet de Société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), le seul à vouloir reprendre l'ensemble des quelque 220 emplois du petit groupe de presse normand. Ce projet, qui permet de multiples actionnaires différents, a été rejeté par les journalistes. «Nous voulons négocier le plan social avec M. Ellie et partager le pouvoir», a déclaré à l'AFP Véronique Christol,  représentante CGT au comité d'entreprise.

Outre le quotidien Paris Normandie, la Société normande d'information et de communication (Snic) édite Paris Normandie Le Havre (ex-Le Havre Libre et Le Havre Presse), le Progrès de Fécamp et une édition dominicale, Liberté dimanche. Egalement concernée par la procédure de redressement judiciaire, une régie publicitaire, qui emploie 37 salariés.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.