Cinéma
Le cinéma est le meilleur levier de communication pour un film, rapporte Médiamétrie qui a passé au crible les spectateurs dans sa nouvelle étude consacrée au média.

Les salles obscures restent rayonnantes. L’an passé, 41,5 millions de personnes sont allées au cinéma selon la dernière enquête Médiamétrie, réalisée à partir d'un panel de 75 000 individus. Il s’agit, pour l’institut d’études, d’un record depuis 1993. Les deux tiers des Français de plus de 3 ans (67,1%) ont vu au moins un film en 2016, soit quasiment 2 points de mieux que l’année précédente, pour 1,5 million de spectateurs supplémentaires. « Ce sont surtout les occasionnels qui portent cette progression », explique Marine Boulanger, directrice du pôle cinéma chez Médiamétrie. Une population qui, justement, ne se rend dans une salle de cinéma qu’une fois l’an.

« Généralement, ce type de progression s’observe grâce au succès d’un film, comme, en 2014, Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu », précise-t-elle. « L’an passé, c’est grâce à plusieurs films. » Les occasionnels représentent 68% des spectateurs du cinéma, soit 28,3 millions de personnes, mais ne réalisent que 30,4% des entrées. A l’inverse, les habitués, adeptes d’une toile au moins une fois par mois, représentent 32% du public du cinéma (13,3 millions), mais totalisent 69,6% du total des entrées.

Séance de pubs

Dans son ensemble, le spectateur de cinéma a 38 ans de moyenne d’âge, soit un peu moins que le Français et l’internaute moyens (42 ans), et beaucoup moins que le téléspectateur (46 ans) et l’auditeur radio (47 ans). Le cinéphile est aussi suréquipé en tablettes, ordinateurs, smartphones, et abonnements vidéo, notamment pour des services à la demande (lire ci-dessous).

Concernant la communication, la meilleure publicité pour un film se fait… au cinéma. Une semaine avant sa sortie en salle, la notoriété d’un film a été construite pour 34% des personnes grâce à une présence dans les salles. Sur ce taux, 17% ont connu le film par la diffusion de la bande-annonce dès le début de la séance. Heureusement, Médiamétrie rapporte que 90% des spectateurs sont déjà installés dans la salle à ce moment-là. Les retardataires, qui arrivent juste pour le début de la projection afin d’éviter publicités et bandes-annonces, sont surtout les assidus.

Enfin, après le cinéma, les supports des plus efficaces pour les films sont internet (24%), la télévision (22%), l’affichage (19%), la presse (12%) et la radio (10%). Le bouche-à-oreille n’est efficace que pour 6% des individus. Les critiques sur les réseaux sociaux ont remplacé les discussions à la machine à café.

Cinéphiles… et pirates ?

Quand on aime, on ne compte pas. Plus que la moyenne des Français, les spectateurs du cinéma utilisent les services de vidéo à la demande (11%) ou de replay sur les plateformes de rattrapage des chaînes (63%). Mais ce sont aussi des adeptes du piratage : 30% d’entre eux déclarent avoir regardé du contenu vidéo en « streaming » le mois dernier, et 18% avouent avoir réalisé un téléchargement illégal durant cette même période. Les 15-24 ans sont les plus adeptes de cet usage, pratiqué par 13 millions de personnes. « Il existerait une capacité des "pirates" en général à aller plus fréquemment au cinéma que la moyenne des gens », répond Marine Boulanger de Médiamétrie.

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