Data
Reach Five veut mettre l'authentification et la data au service de la connaissance client. La start-up française vient de lever 2 millions d’euros.

Dans le train, un consommateur consulte sur son mobile le site d’une marque, en vue d’un éventuel achat. Depuis la fiche produit, il est sur le point de passer à l’acte. Mais le processus de création d’un compte est long. Le train arrive en gare… Stop. L’expérience est abandonnée. «Non seulement la marque manque un achat, mais surtout, elle ne conserve aucune information sur ce prospect alors qu’il est resté sur sa page durant tout un trajet. Cela représente une perte de potentiel business très importante», remarque Jérémy Dallois, fondateur et président de Reach Five. Cette start-up française spécialisée dans le «customer identity and access management» (Ciam) intervient comme intermédiaire entre un site et les réseaux sociaux (Facebook, Gmail, Twitter, Linkedin…) en prenant en charge l’implémentation du «social login», une authentification unique utilisant les informations de connexion. 

«Un social login enlève tous les points de friction: en un clic, le compte est créé et il est complètement cross devices», assure Jérémy Dallois. La solution intègre toutes les API de connexions sociales, de manière quasi exhaustive et à l’international. «En Corée du Sud, les réseaux sociaux sont Kakao Talk et Naver. Tandis que la Chine fonctionne principalement sur le duopole Weibo et We Chat», détaille-t-il.

Unification

Surtout, la start-up relie ces connecteurs sociaux aux bases de données de ses clients qui peuvent ainsi capter, avec le consentement de l’utilisateur, nom, prénom, date de naissance, ville, adresse e-mail, numéro de téléphone, et même la liste des pages ou comptes suivis: des informations précieuses sur ses centres d’intérêts. Objectif: améliorer l’expérience utilisateur par la personnalisation des messages. «Plus d’un tiers des entreprises ont une vue tronquée de leur client, la data est parcellaire et disséminée. L’approche social login permet d’unifier le parcours du consommateur», précise l’entrepreneur.

Reach Five, fondée en 2013, dénombre déjà plus d’une trentaine de clients, plutôt des grands comptes. Son modèle économique est l’abonnement annuel en mode Saas. En 2016, la start-up assure avoir géré plusieurs millions de profils identifiés, qui ont généré plus de 20 millions de connexions. Si bien que fin mars, la jeune entreprise annonçait un second tour de table à hauteur de 2 millions d’euros, auprès de grands groupes industriels et de fonds d’investissement.

Ces fonds serviront principalement à recruter pour renforcer le pôle R&D. De 15 salariés aujourd’hui, Reach Five vise le double avant la fin de l’année. En ligne de mire: le phygital. «Notre objectif de développement principal porte sur des expérimentations que nous menons autour du rapprochement des données online et offline.» Reach Five parie notamment sur l’évolution des systèmes de caisses physiques qui pourraient bientôt permettre de s’authentifier… pourquoi pas avec un social login?

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