Audiovisuel
Dans son rapport annuel sur la production audiovisuelle française, le CNC se satisfait de la très bonne santé de la fiction. Le genre est redevenu l’an passé le plus aidé. En 2017, la barre du millier d’heures produites devrait être dépassée.

Baron noir, Le Bureau des légendes, Le secret d’Elise, Les Témoins… la fiction française multiplie les succès d’audience. L’an passé, les productions françaises représentaient 82 des 100 plus fortes audiences de fiction. Un plébiscite, et surtout le résultat payant d’un travail de fond d’une dizaine d’années, notamment de la part du CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée). Aujourd’hui, la fiction est redevenue le genre le plus aidé, devant le documentaire.

«Nous assistons à une véritable montée en gamme, se félicite Frédérique Bredin, présidente du CNC. La qualité s’est beaucoup améliorée notamment grâce à l’attention qui a été portée à l’écriture et à la production. La diversité est aussi beaucoup plus large qu’avant.» Du coup, le genre s’envole: en 2016, selon les chiffres du CNC, 897 heures de fiction ont été produites, soit 20,6% de plus que l’année précédente. C’est le deuxième meilleur score après les 912 heures produites en 2008, année où TF1 avait lancé son feuilleton quotidien Seconde chance.

Les investissements dans la fiction ont également beaucoup progressé l’an passé: +21,9%, à 778,9 millions, avec un effort plus appuyé des chaînes nationales privées, surtout TF1 et M6, dont l’apport financier a bondi de 52% à 190,6 millions d’euros. Le CNC observe aussi qu’il faut 868 600 euros pour produire une heure de fiction, soit une augmentation de 1,1% par rapport à 2015.

L'exportation, un enjeu

«Les séries et les feuilletons augmentent beaucoup plus que les fictions unitaires, relève Benoît Danart, directeur des études du CNC. Les séries de 52 minutes ont augmenté de 118 heures.» Justement, ce format est le standard international. «L’exportation est un des défis des producteurs de fiction pour 2017», explique Vincent Leclercq, directeur de l'audiovisuel et de la création numérique au CNC.

«L’enjeu de la fiction est également l’ouverture de nouvelles cases de diffusion, notamment en deuxième partie de soirée ou en journée, où des risques créatifs peuvent être pris, et où, aussi, le coût de production est moins élevé», précise Frédérique Bredin.

Le CNC espère aussi que la barre symbolique des 1000 heures de fiction produites sera dépassée en 2017. Un pari qui sera sans doute réussi grâce au feuilleton estival de TF1 et à celui que prévoit France 2, s’il est à l’antenne d’ici à fin 2017.

Financement : les chaînes TNT mauvaises élèves

Dans son observatoire annuel de la production audiovisuelle, publié lundi 10 avril, le CNC a mis en avant l’apport, très faible, des «chaînes TNT» dans la production audiovisuelle, soit 34,1 millions d’euros en 2016. «Elles représentent 29,3% de l’audience de la télévision, 38,2% du marché publicitaire et seulement 3,9% des apports de l’ensemble des chaînes», indique le CNC. «Les chaînes TNT bénéficient toujours d’un régime très favorable mis en place à leur début, observe Frédérique Bredin, présidente du CNC. Il faut réfléchir à un dispositif plus juste».

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