Télévision
Maxime Saada, directeur général de Canal +, veut que sa chaîne puisse reprendre les films plus tôt après leur sortie en salle, et réclame un dispositif anti-piratage efficace.

Confrontée à une hémorragie d'abonnés en France et à la concurrence croissante de Netflix et Amazon, Canal+ veut pouvoir diffuser les films 6 mois après leur sortie en salles, contre 10 aujourd'hui, affirme son directeur général. «Au moment où les Netflix et Amazon prennent des positions dominantes, cette mesure nous paraîtrait un geste fort», déclare Maxime Saada dans un entretien au Journal du dimanche (JDD), en évoquant ses attentes vis-à-vis du nouveau gouvernement. Cette modification de la chronologie des médias ramènerait «le délai actuel de diffusion des films sur Canal+ de dix mois à six mois après leur sortie en salles», précise-t-il. Le groupe Canal+ veut également «que les acteurs vertueux du PAF (paysage audiovisuel français) qui paient leurs impôts en France, qui respectent les quotas, bénéficient d'avancées notables», ajoute son dirigeant. «Et que les moins vertueux (c'est-à-dire les Netflix, Youtube, SFR...) en soient écartés. Au nom de l'équité», réclame Maxime Saada.

 

«Dispositif anti-piratage»

 

La filiale de Vivendi réclame en outre un dispositif législatif «efficace» contre le piratage en France, à l'instar de ceux adoptés par l'Allemagne et le Portugal, où «chaque fraudeur identifié est mis à l'amende». Canal+, qui depuis l'arrivée de BeIN Sports en 2012 perdait «plusieurs centaines de milliers d'abonnés par an en France métropolitaine, se redresse» désormais grâce à de nouvelles offres et aux partenariats noués avec les opérateurs Orange et Free. Ces derniers «se traduisent, à eux seuls, par quelque 3 millions de nouveaux abonnés sur les 6 derniers mois», indique Maxime Saada.

 

Affaire Hanouna : «une sanction extravagante»

 

Cette transformation du modèle de Canal+, associée à un plan d'économies de 350 millions d'euros sur trois ans et à une accélération du développement à l'international», doit permettre à la filiale de Vivendi de «passer de 5 à 10 millions d'abonnés en France métropolitaine». Canal+, qui compte 7 millions d'abonnés à l'international, dont 3 en Afrique, a aussi l'intention de lancer une offre en Birmanie dans les prochains mois. Interrogé sur la sanction - trois semaines sans publicité - infligée par le CSA à l'animateur de la chaîne C8 Cyril Hanouna pour «atteinte au respect de la personne humaine» et «sexisme», M. Saada affirme : «Je considère l'ampleur du procès qu'on nous fait injuste, et la sanction extravagante par rapport aux autres acteurs du marché».

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.