Radio France
L’homme qui a redonné des couleurs à France Info a été nommé numéro 2 de Radio France cet été. Un challenge polymorphe qui sied à cet amateur de cirque, pas seulement médiatique.

Ce qui saute aux yeux dans son bureau au 3e étage de la Maison de la Radio, c’est l’ordre qui y règne. Des dossiers de couleurs différentes sont ordonnés en piles millimétrées, chacun orné dans le coin supérieur gauche d’une étiquette blanche dactylographiée en noire. Lorsqu’on lui demande avec quel instrument elles sont fabriquées, il se lève d’un bond, riant de lui-même et sort de son tiroir sa petite machine magique. L’anecdote trahit autant l’homme que le professionnel: organisé, doté d’un bon sens pratique et sans chichis.

Fondu de cirque

Le nouveau numéro 2 de Radio France (14,3 millions d’auditeurs et 25% de part d’audience), nommé suite au départ de Frédéric Schlesinger pour Europe 1, aime d’autant plus l’ordre qu’il laisse la place à sa créativité débordante. Il regorge d’idées, de projets, tourné frénétiquement vers l’innovation. L’homme de 46 ans veut booster France Bleu, déployer les antennes du groupe en média global et que chacun des 800 journalistes se sente libre d’aller sur d'autres antennes du groupe. Du funambulisme pour ce fondu de cirque. On y retrouve les mêmes exigences que dans son métier: cacher le labeur et la transpiration pour ne montrer que la fluidité et la richesse du programme. Une passion pour la piste aux étoiles qu’il tient de son grand père et de son père, directeur de l’office de tourisme de Lisieux. C’est là qu’enfant, il côtoie des journalistes.

Les «baffes qu'il fallait»

A 16 ans, il crée une radio libre avant de remporter, élève du Centre de formation des journalistes (CFJ), la bourse Lauga d’Europe 1. Formé par Alain Delmas, responsable du service police-justice d’Europe 1 dont la photo trône dans son bureau, il lui rend hommage pour lui avoir «mis toutes les baffes qu’il fallait quand, au bout de trois mois, je me sentais déjà comme un poisson dans l’eau alors que j’avais des milliers de choses à apprendre».

Difficile de hiérarchiser les étapes de son parcours professionnel: essor du Figaro.fr en 2006, lancement du Lab d’Europe 1 et de l’émission Des clics et des claques, consacrée aux réseaux sociaux dès 2011, création d’une rubrique de fact-checking «Le vrai faux de l’info» sur Europe 1. Le PDG de Radio France lui doit le redressement de France Info, passée de la 6e à la 4e radio de France, en trois ans. «Nous partagions avec Mathieu Gallet la même analyse: il fallait remettre de l’info chaude pour respecter la promesse d’origine», note-t-il. Pas étonnant que ce dernier l’ait choisi comme numéro 2. Et tant qu’il est question de numéro acrobatique, Laurent Guimier est toujours partant.

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