A l'approche du festival de Cannes, l'édition locale de Nice-Matin se prépare à l'événement, qu'elle couvrira par un mélange entre gratuit et payant, informations nationales et locales.

À quelques dizaines de mètres de la Croisette et du palais des Festivals, théâtres du 64e festival du film qui débutera le 11 mai, se niche l'agence cannoise du quotidien régional Nice-Matin. Pour rendre compte de l'événement et de son rayonnement planétaire, sans perdre en proximité, le titre historique de la Côte d'Azur a adopté depuis l'an dernier une approche mixte, tant sur les plans éditorial que média.

Chaque matin, le quotidien payant est enrichi d'un cahier spécial de huit à dix pages, commun à toutes les éditions de Nice-Matin et Var-Matin. À 17 heures, une édition gratuite de 32 pages est distribuée sur la Croisette. Elle se compose du supplément et de séquences nationales et départementales, mais sans les pages locales vendues le matin – hormis celles sur le festival. «Nous ne voulons pas laisser la place à la concurrence gratuite sur le papier et le Web, explique Olivier Biscaye, directeur des rédactions du groupe Nice-Matin. En 2011, la nouveauté sera de l'information en continu sur notre site Internet durant le festival.»

La fabrication du supplément et le direct sur le Web sont assurés par une équipe d'une quinzaine de personnes à plein temps (rédacteurs, secrétaire de rédaction et photographes), issues de plusieurs agences de Nice-Matin, dont celle de Cannes. Cette équipe s'installe dans les locaux qui autrefois accueillaient aussi des titres du groupe Lagardère comme Première. Au menu du cahier spécial, l'actualité du festival, des interviews de stars et des critiques des films en projection.

«Près de 40 000 festivaliers et journalistes sont sur place, souligne Christian Huault, rédacteur en chef de l'agence de Cannes. C'est pour capter cette audience que nous avons lancé cette édition gratuite entièrement sponsorisée. Le festival est une question d'image de marque sur notre zone de couverture.»

Concurrence effrénée

Côté locale, on retrouve des pages sur les bons plans et les à-côtés du festival pour les Cannois. L'an dernier, le quotidien azuréen s'était ainsi penché sur Entr'2 marches, un festival de courts-métrages sur le handicap, mais aussi sur la centaine d'«escabeautiers» qui essayent de prendre en photo la montée des marches. «L'événement aspire presque tout. En dehors, il ne se passe pas grande chose à Cannes», note Delphine Parra, journaliste de Nice-Matin à l'agence de Cannes, qui couvre l'événement.

En toile de fond, un contexte de concurrence accrue. Outre le quotidien payant, Cannes et Nice comptent désormais trois quotidiens gratuits depuis 2010, Direct Azur (édition locale de Direct Matin du groupe Bolloré), 20 Minutes à Nice et Metro, avec une édition commune à Cannes et à Nice depuis mars 2006.

«C'est une concurrence à la marge, car ces gratuits n'ont que deux pages  locales», assure Christian Huault. «La concurrence est déjà féroce pendant cette période, poursuit Delphine Parra. En 2010, Gala diffusait ainsi un quotidien gratuit. Le complexe du quotidien régional disparaît, car nous sommes très sollicités et les rendez-vous s'obtiennent facilement.»

À l'ombre des stars du cinéma qui s'affichent dans les pages du supplément de Nice-Matin gravitent quelques figures «canno-cannoises», à l'image du loufoque Bob Damiano. Un personnage qui cherche à briller lors des grands événements qui rythment la Croisette, en particulier le Marché international de l'édition musicale (Midem), et le Festival du film. «Cela fait dix ans qu'il doit partir dans six mois à Hollywood», plaisantent les mauvaises langues.

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