télévision
Tous les nouveaux projets de séries d’animation se destinent à une diffusion multisupport. Les tablettes numériques sont particulièrement appréciées par les producteurs et les enfants.

Les dessins animés ne feront pas l'impasse sur la tablette. À Annecy (Haute-Savoie), au Festival international du film d'animation, qui s'est tenu du 6 au 11 juin, supports numériques et réseaux sociaux étaient omniprésents. «Nos projets de programmes s'inscrivent dans l'évolution de la technologie», affirmait Rémy Pflimlin, le président de France Télévisions, le 6 juin lors de la présentation de l'offre jeunesse du groupe public. Les nouveaux écrans sont à privilégier pour cette cible des enfants, insistait-il. Notre objectif est de les toucher dès leur premier âge.»

Car la pratique des supports numériques se fait tôt. Selon l'étude Consojunior de 2008, les 8-12 ans passaient en moyenne 1 h 46 min devant la télévision quotidiennement, 1 h 16 min avec des jeux vidéo et, déjà, 1 h 24 min sur Internet, pour le loisir et des activités, notamment liées à l'école. «Les parents considèrent que l'apprentissage d'Internet est important pour leurs enfants, indique Tiphaine de Raguenel, directrice du marketing et des nouveaux usages au pôle TV de Lagardère. Selon eux, Internet fait partie du circuit pédagogique et est un usage que leurs enfants doit maîtriser.»

Les producteurs de séries d'animation ont inclus Internet depuis longtemps dans leur réflexion. Chaque chaîne jeunesse possède son portail, voire des sites spécifiques, comme Mon-ludo.fr chez France Télévisions. Pour les programmes jeunesse, Internet est un espace incontournable pour le développement. En avril dernier, Gulli et Studio Hari ont utilisé la Toile pour lancer Les Gees. Le premier épisode a été diffusé sur Internet, avant la télévision, dans un espace spécial (gees.gulli.fr). La chaîne a comptabilisé plus de 30 000 visionnages et la série s'est rapidement installée comme l'un deses programmes vedettes.

L'histoire rebondit d'un support à l'autre

À Annecy, les producteurs et les chaînes voyaient plus loin. Les nouvelles séries sont développées à 360 degrés. L'Ipad et les tablettes numériques donnent des idées aux créateurs. «La tablette numérique est sans doute plus rassurante pour les parents qu'un ordinateur car il s'agit d'un circuit fermé et le risque de surf malheureux sur Internet est plus limité», estime Tiphaine de Raguenel. France Télévisions a annoncé la création d'une cellule animation-innovation au sein de son unité jeunesse. Cette structure est chargée d'explorer de nouveaux territoires d'écriture et de développer de nouvelles licences à fort potentiel.

Tous les projets de séries d'animation sont multisupports. Ce sera le cas des nouvelles applications Ipad de Didou et Oui-Oui. Ce dernier bénéficiera aussi d'un développement international en quatre langues. «Nous ne connaissons pas les potentiels de ventes de ces offres, mais nous devons êtes présents partout où l'on peut développer les marques. Il faut créer l'expérience», confie Yann Chapellon, directeur de la diversification et du développement des recettes de France Télévisions.

Chez Lagardère, le projet multiplate-forme se nomme The Linkers, une série TV déclinée sur le Web, les tablettes et les médias sociaux. L'histoire pourra rebondir d'un support à l'autre et le jeune téléspectateur sera en interaction avec ses héros. Diffusion en 2013 sur Canal J et l'année suivante sur Gulli.

Pour bien ancrer cette stratégie, la chaîne jeunesse contrôlée à 66% par Lagardère a signé un partenariat exclusif, mais limité dans le temps, avec Samsung pour s'installer dans les téléviseurs connectés, les tablettes numériques et les smartphones de la marque. Autant d'appareils qui vont rapidement entrer dans le quotidien du jeune public.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.