22/11/71 (N°4)

Air France confie son budget à Havas qui récolte aussi cette année-là les piles Wonder. La compagnie aérienne a investi en publicité l'année précédente 8 millions de francs. La presse empochant l'essentiel du budget avec 7,5 millions contre 470 000 francs pour la radio. Quarante ans plus tard, Air France vole toujours avec Havas, via BETC Euro RSCG.

 

03/07/72 (N° 20)

La France triomphe au Festival international de la publicité, qui se tient alors à Venise avec le quart des récompenses attribuées à trente-quatre pays. Parmi les réalisateurs français en vedette, Édouard Molinaro pour Canada Dry et un certain Jean-Jacques Annaud, 29 ans, pour Orangina. Près de quarante ans plus tard, il est toujours derrière la caméra et signe en septembre 2011 un spot mondial pour le parfum J'adore de Dior.

 

25/02/72 (N°13)

 

Un nouveau news magazine voit le jour. Le Point est créé comme un anti-Express... par des anciens de L'Express emmenés par Claude Imbert. Simon Nora, le PDG d'Hachette, finance l'aventure. Les deux magazines changeront tout au long de leur vie plusieurs fois d'actionnaires, de ligne rédactionnelle, les collaborateurs passeront régulièrement d'un titre à l'autre. Né en 1964, Le Nouvel Observateur, lui, n'a changé ni d'actionnaire ni de ligne.

 

26/03/73 (N°37)

 

«Pour parler franchement, votre argent m'intéresse.» La première campagne de BNP pour promouvoir les comptes-chèques signée Publicis fait sensation. C'est un succès spectaculaire tant en termes de notoriété que d'ouverture de comptes bancaires. Elle est restée dans la mémoire des Français. Aujourd'hui, le secteur bancaire connaît d'autres slogans chocs: «Arrêter de banquer» (Fortunéo) ou «Mon banquier c'est moi» (B for Bank).

 

24/04/73 (N°39)

 

Sur fond de choc pétrolier, le groupe Havas, qui prévoit un plan de licenciements de quarante salariés, cherche à mettre en avant ses managers et se découpe en cinq ensembles - on ne parle pas encore d'agences - qui se répartissent le chiffre d'affaires: Pierre Dauzier (35% du chiffre d'affaires), Claude Douce (20%), Jean-Pierre Audour (25%), Marc Proteau (12%) et un cinquième... inconnu (9%).

 

21/01/74 (N°57)

 

Le découvreur de Maurice Lévy, Claude Neuchwander, homme de gauche, ancien soixante-huitard, directeur général de Publicis, se démène pour sauver les usines horlogères Lip, théâtre d'un très long conflit en 1973. Maurice Bleustein-Blanchet ne voit pas d'un bon œil l'action de son second qu'il licenciera en février avec quarante-quatre autres salariés. Claude Neuchwander sera nommé directeur général de Lip.

 

30/12/74 (N°80)

 

C'est l'un des premiers gros transferts de la publicité française: Bernard Brochand, président de DDB en France, devient directeur général d'Havas Conseil. Pour Stratégies, c'est l'information la plus importante des six derniers mois. Ce passionné de foot reviendra chez DDB en 1989 pour y prendre des responsabilités mondiales. Trente-cinq ans plus tard, il a encore un œil sur la communication. Cannes, la ville dont il est le maire depuis 2001, accueille chaque année le festival international de la pub.

 

13/01/75 (N°81)

 

C'est le début de l'indépendance, toute relative, des deux seules chaînes de télévision françaises. Elles se dotent de leurs propres régies publicitaires autonomes: RTF1, la régie publicitaire de la chaîne n°1, est placée sous la responsabilité d'Yves Teisseire, secrétaire général de la RFP. RA2, la régie Antenne 2, est dirigée par Jean-Claude Servan-Schreiber.

 

10/02/75 (N°83)

 

S'inspirant du célèbre film King Kong (1933), La Samaritaine sort un film publicitaire qui fait sensation. Réalisé par Bernard Lemoine et Noël Drouzy, il obtiendra le Grand Prix du film du Club des directeurs artistiques. Mais King Kong n'aura pas sauvé le grand magasin créé en 1869. Après avoir connu ses heures de gloire jusqu'au début des années 1990 et après avoir été rachetée par LVMH en 2001, «La Samar» a fermé ses portes en 2005.

 

15/12/75 (N°104)

 

Le petit monde des agences de publicité s'agite et se passionne autour du berceau de ce qui devient d'emblée la deuxième agence française: Delpire et Roux-Séguéla-Cayzac (RSC) s'associent pour racheter Ossard, Goudard et Adam (OGA). Quatre mois plus tard, Delpire est déclarée en faillite. RSC récupère ses clients dont Citroën. Les débuts d'une collaboration qui dure encore entre Jacques Séguéla et la marque automobile.

 

20/04/76 (N°113)

 

Carrefour lance l'Opération produits libres. Cinquante produits, sans marque, sans nom mais aussi bons et moins chers que les marques nationales sont proposés chez le distributeur. Le succès est immédiat. Ainsi sont nées les fameuses MDD (marques distributeurs) qui vont progressivement envahir les rayons.

 

17/05/76 (N°115)

 

Le groupe industriel Prouvost se sépare de tous ses titres de presse à l'exception des magazines féminins. Hachette débourse 100 millions de francs pour en reprendre sept, dont Télé 7 jours. Daniel Filipacchi reprend Paris Match, Le Figaro ayant déjà été racheté par Robert Hersant quelques mois plus tôt. Les deux petites-filles de Jean Prouvost conservent les féminins dont Marie Claire, le point de départ du groupe du même nom et d'une très belle saga de presse en France et à l'étranger.

 

11/07/77 (N°144)

 

La gauche a remporté les élections législatives. C'est une forme de choc. Valéry Giscard d'Estaing réagit... et lance une offensive publicitaire. En juillet, il fait appel aux agences de publicité pour expliquer son action depuis 1974 et détruire les arguments du programme commun PS-PC. Trois agences sont retenues: Synergie, Havas et TBWA. Les débuts d'une relation ambiguë entre la politique et la pub...

 

12/06/78 (N°166)

 

Henri Baché, Thierry Ardisson et Alain Benoist créent Business. Premier client: André. Éric Bousquet devait être le quatrième mousquetaire, mais il est nommé directeur général de TBWA. Il rejoindra rapidement l'aventure et est toujours aujourd'hui aux commandes. Le credo de la nouvelle agence: «L'art suprême, c'est le business» (Andy Warhol). Tout un programme.

 

19/02/79 (N°182)

 

Quel est le portrait robot d'un patron d'agence? Stratégies a la bonne idée de se poser la question et d'interroger cent cinquante de ces énergumènes. Voici la réponse: le président d'agence type est âgé de 44 ans, il gagne 300 000 francs par an, il a fait une école de commerce (60%) et travaille entre 55 et 69 heures par semaine (52%).

 

08/10/79 (N°197)

 

 

Stratégies publie les bonnes feuilles du livre de Jacques Séguéla, Ne dites pas à ma mère que je suis dans la publicité - elle me croit pianiste dans un bordel. Un livre par lequel le grand public découvrira un univers, la publicité, encore un peu obscur. Vingt ans plus tard, en 2000, Stratégies publiera d'autres bonnes feuilles, celles de 99 Francs, de Frédéric Beigbeder, provoquant un abondant courrier des lecteurs.

 

Et aussi 1971

 

Le directeur de l'Institut national de la consommation Maurice Estingoy demande au gouvernement d'interdire la publicité pour les cigarettes... La promotion marque des points dans les dépenses de communication et les investissements publicitaires en télévision passent en 1968 de 90 millions à 400 millions en 1971... Play Boy sort, en test le 22 novembre en français: 200 pages sans pub...

 

Et aussi 1972

 

Un incendie ravage l'immeuble de Publicis à Paris... Les lessiviers dominent le classement des vingt premiers annonceurs: Colgate-Palmolive, Lever savonnerie, Procter & Gamble... Un an après son lancement, Stratégies affiche 3 300 abonnés...

 

Et aussi 1973

 

Havas prend 45% dans le premier groupe de presse professionnelle, Usine Participation (Usine nouvelle, Le Moniteur...)...Stratégies: lancement le 2 mai 1973 de la Stratégies Newsletter, une lettre quotidienne destinée aux agences, aux annonceurs et aux supports... Saatchi, en rachetant Opta/Dragon, et Leo Burnett s'implantent en France...

 

Et aussi 1974

 

Philippe Tesson lance Le Quotidien de Paris, un «journal d'opinion» qui paraîtra jusqu'en 1996... Le ministère de l'Information, supprimé en 1969, puis rétabli en avril 1973, disparaît définitivement en mai 1974.... Mariage de Citroën-Peugeot... En mai 1974, un publicitaire sur 2 vote pour Giscard. Mitterrand fait peur car il veut limiter les investissements publicitaires... 7 août 1974: éclatement de l'ORTF...

 

Et aussi 1975

 

Carrefour devient le deuxième annonceur français derrière Colgate Palmolive et Renault... Lintas crée une centrale d'achat, Initiative Media... Martin Desprez, 36ans, directeur général de Y&R, arrive chez Havas où il va rencontrer un certain Philippe Amaury... Bilan agences 1974: croissance zéro; OJD: «La gifle», titre Stratégies... Début des campagnes antitabac mis en œuvre par Simone Veil...

 

Et aussi 1976

 

C'est le bout du tunnel... d'après Secodip: les investissements publicitaires sont en hausse de 9% en 1975... Le Figaro est distribué en province en même temps qu'à Paris grâce à la révolution technique du fac-similé... Création du Conseil national de la publicité qui aura mis quatre ans à voir le jour...

 

Et aussi 1977

 

TBWA, sept ans après sa création, s'installe à New York. C'est la première agence française à traverser l'Atlantique... Havas met un pied chez Peugeot avec le budget de la 104... Jean-Marie Dru, 31 ans, est DG de Y&R aux côtés de Jean-Claude Boulet avec lequel il créera, en 1984, BDDP...

 

Et aussi 1978

 

Maurice Lévy, depuis sept ans chez Publicis, est nommé administrateur-directeur général au même titre que Claude Marcus. C'est la première fois qu'un non-membre de la famille Bleustein-Blanchet obtient un poste d'administrateur... Le premier Grand Prix Stratégies est décerné à la campagne Club Med signée Alice... Lancement le 7 octobre du Figaro magazine...

 

Et aussi 1979

 

Perrier a conquis l'Amérique: de 2,5 millions de bouteilles en 1976, les ventes passent à 400 millions à la fin 1979... Campagne des PTT signée TBWA: «Derrière ce timbre, il y a 300postiers» «Au bout du fil, il y a plus de 100 000 techniciens»...

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