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Bertrand Mosca, qui remplace Claude-Yves Robin à la direction de la chaîne, est appelé à la rescousse pour relancer ses programmes.

Il est l'artisan du succès d'un programme qui avait accumulé les audiences poussives pendant les six premiers mois. Autant dire que Bertrand Mosca, qui fut directeur des programmes de France 3 de 2000 à 2005, au moment du lancement de Plus belle la vie, ne peut être que l'homme de la situation pour son patron d'hier et d'aujourd'hui, Rémy Pflimlin. En le nommant directeur de France 2 à la place de Claude-Yves Robin, le PDG de France Télévisions a fait le choix d'un spécialiste des programmes TV pour enrayer une crise qui menace de se propager à l'ensemble de la chaîne publique. La Société des journalistes (SDJ) de la Deux n'a-t-elle pas évoqué «l'échec de tous les nouveaux programmes» et appelé Bertrand Mosca «à réagir en urgence, en envoyant un électrochoc».

Sont visés Elisabeth Tchoungui (2,8% de part d'audience pour Avant-premières pour les trois premières émissions), Jean-Luc Delarue (même si Réunion de famille est remonté à 10% la semaine dernière) Julien Courbet (Seriez-vous un bon expert, à 17 heures) ou encore Alexandre Devoise pour Sing-off, 100% vocal (8,9% puis 11,7% de part d'audience pour deux des quatre numéros commandés). Résultat: la chaîne affiche une moyenne de 13,8 points de part d'audience du 5 septembre au 2 octobre, contre 15,2% en septembre 2010.

«Il y a une baisse d'audience spectaculaire depuis quelques mois, explique Nicolas Chateauneuf, de la SDJ. Attention de ne pas freiner la locomotive d'audience qu'est l'information par la faiblesse de pans entiers de programmes.» D'autant que la programmation de Complément d'enquête à la suite d'Envoyé spécial se révélerait contre-performante et que le JT de David Pujadas se situe sous les 19% de part d'audience, alors qu'il était au dessus de ce seuil avant l'été.

Baromètre qualité

Faut-il pour autant accabler Rémy Pflimlin ? Le président de NPA Conseil, Philippe Bailly, pointe sur son blog les deux reproches faits à la télévision publique: «Celui de la fille de mauvaise vie quand ses courbes affichent de belles rondeurs et qui est soupçonnée alors de racolage; celui du fils de famille qui dilapide le bien commun familial (la redevance) quand sa part d'audience est moindre.» Mais n'est-ce pas pour rompre avec ces griefs contradictoires que Nicolas Sarkozy a supprimé la publicité sur France Télévisions? Rémy Pflimlin, qui estime «absurde» de juger quatre émissions avec les seuls critères de l'audience, rappelle qu'il existe un baromètre de la qualité mené par Harris Interactive. Hélas, il peine à l'élargir à d'autres chaînes «afin qu'il ne soit pas perçu comme un plaidoyer pro domo».

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