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Le groupe public se donne dix-huit mois pour multiplier par deux l’audience de ses sites Internet et devenir un acteur de référence sur le mobile.

Pas moins de 14 millions d'auditeurs par jour pour l'ensemble du groupe et seulement 2,2 millions d'internautes par mois (contre 2,7 millions pour la seule RTL): difficile de nier le retard numérique de Radio France. «Jusque-là, notre offre s'adressait principalement aux auditeurs de nos antennes. Ce n'est pas suffisant. Il faut que nous devenions un média de référence sur les nouveaux médias, notamment sur mobile. C'est notre mission de service public», explique Joël Ronez, qui a pris la direction des nouveaux médias l'été dernier.

Premier axe du plan stratégique présenté le 25 janvier, la multiplication des plateformes  pour écouter les antennes de Radio France. Sur le Web, sur mobile mais également sur la télévision connectée, la Maison ronde entend se démultiplier. «Puisque nous ne sommes pas présents sur 100% du territoire, cela permettra à plus de monde de nous écouter. C'est d'autant plus important que ces personnes paient la redevance», estime Joël Ronez.
Deuxième volet, le développement de nouvelles offres et de contenus originaux, adaptés aux nouveaux médias. Au deuxième trimestre, Radio France lancera par exemple un site consacré à la production de contenus sonores en multicanal, pour l'heure baptisé Le Nouvo Son. «Une nouvelle fenêtre pour des productions originales, qui prépare le terrain à l'arrivée en France de la radio numérique terrestre», précise le directeur des nouveaux médias.

Le groupe entend aussi doubler le nombre de vidéos tournées dans ses studios, et aussi offrir plus d'images filmées sur le terrain par les journalistes maison. Et diffuser des programmes en qualité «broadcast», c'est-à-dire de très haute qualité, notamment pour les concerts de ses quatre orchestres. Egalement en projet, la multiplication des formats vidéo innovants non linéaires. «Nous n'avons pas vocation à devenir producteur de webdocumentaires cinématographiques. Nous travaillons sur des documentaires de radio Web. C'est là-dessus que nous ferons vraiment la différence», prévient Joël Ronez.
L'info n'est pas en reste, avec le renforcement à venir du temps réel. Pas question pour autant de créer un portail commun aux différentes antennes, comme France Télévisions l'a fait en novembre. Chaque radio gardera son site, même si certaines productions seront mutualisées. «L'information, c'est faire vivre l'événement. Nous savons le faire en radio, il faut maintenant faire de même sur le Web», souligne Joël Ronez, qui entend développer l'offre mobile. Au programme, une application dédiée aux fictions, une autre pour retrouver les multiplexes des matchs de football et une appli pour tablettes sur la présidentielle, réalisée avec l'AFP. Enfin, sera lancé en septembre un site dédié à la musique.
Pour mener à bien ce plan, Radio France va investir 2,4 millions d'euros cette année, en plus des 4,3 millions de budget de fonctionnement. A titre de comparaison, le budget était de 4,1 millions en 2011, dont 1,9 million d'investissement. Les équipes dédiées aux nouveaux médias doubleront d'ici dix-huit mois. Objectif de ce plan: multiplier par deux l'audience Internet de Radio France d'ici à l'été 2013.

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