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Premier employé de Facebook en France, Damien Vincent, son directeur commercial, privilégie l’efficacité à la perfection.

Damien Vincent se souvient très bien de son premier bureau en tant que directeur commercial de Facebook France. C'était en novembre 2008, dans un centre d'affaires du 16e arrondissement de Paris. Premier employé dans l'Hexagone et même en Europe continentale, il a alors pour mission de recruter une équipe commerciale et de commencer à évangéliser le marché. «Il avait déjà très bien intégré que Facebook allait devenir une plateforme marketing», se souvient Xavier Leclerc, responsable des partenariats clients.


A l'époque, le site compte moins de six millions d'utilisateurs en France, quatre fois moins qu'aujourd'hui. «Facebook n'était pas le phénomène qu'il est devenu. Les personnes qui postulaient alors avaient une vraie vision, c'était moins par opportunité qu'aujourd'hui», note le directeur commercial de 36 ans, passé par la régie du concurrent My Space.


Quatre ans plus tard, le bureau français a bien grossi. Vingt-huit salariés travaillent aujourd'hui dans les locaux de 700 m2, fraîchement inaugurés avenue de Wagram, dans le 17e arrondissement. Deux tiers d'entre eux sont rattachés à la régie et donc à Damien Vincent. Soit 18 à 20 salariés pour commercialiser une audience de 25 millions d'utilisateurs en France. «Nous travaillons comme une start-up. Nous disposons de peu de ressources alors que nous sommes très sollicités. Je demande donc à mes collaborateurs de maximiser au mieux leur temps, de bien définir les priorités. C'est bien d'être perfectionniste, mais il faut avant tout être efficace. Comme dit un des mantras de Facebook, mieux vaut quelque chose de fait que de parfait», assure-t-il.


Franc, classique dans le style, Damien Vincent aime que les choses avancent. «C'est quelqu'un qui a un profil très "speed", très orienté business, mais qui reste aussi très humain. Il n'est pas là pour se faire mousser», estime Jean-Robert Bellanger, ancien responsable des opérations spéciales chez My Space et aujourd'hui chef du marketing digital chez Red Bull France. Le directeur commercial le dit lui-même: «Je suis quelqu'un d'entier. Quand je suis fatigué, excédé, les gens le savent.»


Aujourd'hui, sa principale mission n'est plus tant d'évangéliser que d'accompagner les marques et les agences dans leur utilisation de la plateforme. Et de convaincre: «Je leur explique que l'acquisition d'un grand nombre de fans n'est qu'une première étape. Il faut réfléchir à ce qu'on va leur dire, établir une ligne éditoriale, un calendrier rédactionnel, et rester cohérent», résume-t-il. A ses équipes ensuite de mettre en pratique cette ligne directrice. «Il laisse une grande autonomie à ses collaborateurs, il délègue beaucoup», estime Béatrice Casali, responsable marketing. «Et il n'aime pas qu'on laisse un problème sous le tapis», complète Xavier Leclerc.


En revanche, face à la baisse du cours de l'action Facebook en Bourse et les doutes grandissants du marché publicitaire, Damien Vincent ne se voile pas la face. «Un des gros enjeux de Facebook aujourd'hui est de prouver son efficacité, reconnaît-il. J'ai senti que dans le contexte économique actuel, c'était un besoin, une attente.» Avant de faire sienne une autre des devises de la maison: «C'est en apprenant de ses échecs qu'on devient meilleur.» Une variante de la formule attribuée à Nietszche, "ce qui ne te tue pas te rend plus fort", qu'on regarderait sans doute d'un assez mauvais œil à Facebook...


Son parcours en bref

 

1976. Naissance le 6 février à Paris.
1999. Diplômé de l'Ipag.
2002. Responsable développement chez AOL.
2004. Directeur commercial chez Advertising.com.
2007. Directeur commercial de My Space France.
2008. Directeur commercial de Facebook France.

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