télévision
Jean Dujardin, Gilles Lellouche et Guillaume Canet ont adapté le 18 janvier sur Canal + le mythique Saturday Night Live. Avec un succès mitigé.

Le Débarquement, diffusé par Canal+ en public et en direct le 18 janvier, ne s'est pas essayé à franciser le fameux «Live from New York, it's saturday night!», phrase introductive du mythique Saturday Night Live (SNL). «En direct de la plaine Saint-Denis, nous sommes vendredi soir!» aurait, il est vrai, constitué un préambule moins engageant. L'affiche était clinquante, et le public fébrile.

 

Jean Dujardin, notre oscarisée vedette nationale, a décidé d'adapter le SNL de NBC après y avoir donné de sa personne, lors d'un numéro de claquettes pour la promo de The Artist. Avec, pour concept, un genre de colo de vacances du cinéma français: «Le Débarquement, c'est une aventure de copains, avec l'envie de jouer, de se marrer tous ensemble, et d'inviter tout le monde à y participer», expliquait Jean Dujardin, le co-organisateur avec Gilles Lellouche et Guillaume Canet. Mes amis, mes amours... Au casting : Alexandra Lamy (compagne de Jean Dujardin), Marion Cotillard (compagne de Guillaume Canet), Mélanie Doutey (compagne de Gilles Lellouche), Laurent Lafitte, Nicolas Bedos, Géraldine Nakache, ou encore Alex Lutz.

 

Dans les studios de la Plaine Saint-Denis, ce 18 janvier, on se croirait un soir de réveillon. Paillettes et brushing pour les femmes, costumes pour les hommes. Sur l'invitation, le dress-code n'autorisait, en effet, aucun relâchement: «Tenue très correcte exigée. En cas de non-respect de ces consignes, l'entrée vous sera refusée». Tant pis si la neige commence à tomber à gros flocons sur les entrepôts de Saint-Denis. Quatre-cents personnes attendent vaillamment, galvanisées par la proximité de Dujardin et consorts.

 
Une fois à l'intérieur, sur les gradins surchauffés, les représentantes féminines du public se remettent fiévreusement des couches de gloss. Certaines semblent de vieilles routardes des plateaux télé, prêtes à toutes les extraversions pour accrocher l'objectif de la Louma qui survole sans discontinuer la salle. A l'applaudimètre, Guillaume Canet, en particulier, semble nourrir nombre de rêves moites. «Il m'a matée, je te jure, il m'a matée!», assure une spectatrice, en transe, à sa voisine. Tremble, Marion Cotillard! L'actrice oscarisée pour La Môme apparaît d'ailleurs de manière quasi subliminale dans un sketch où elle joue une créature mi-femme, mi-ours, le tout dans un ensemble bancal, imprégné d'humour hétéro-beauf, très «cul-chatte-nichons». Pourtant, les talents comiques de Dujardin, Lellouche, Payet, Salomone ou encore Lutz sont indéniables, tout comme est patent leur plaisir de jouer ensemble.

Sandwichs non compris

Au point, aussi, d'agacer par une connivence un rien excluante pour le public, sommé d'applaudir au moindre fou-rire de cette chouette «bande de potes». Une fois le générique de fin, la joyeuse bande, rejointe par une authentique vedette américaine, le beau Bradley Cooper, semble très contente de son coup. «Ce soir, c'était aussi excellent que le SNL américain», assure d'ailleurs, en français dans le texte, l'hollywoodien Cooper. Le public est, quant à lui, extatique: Jean Dujardin salue gentiment les spectateurs dans les couloirs. «Il a vraiment l'air trop sympa», soupire une spectatrice.

 

Du côté des téléspectateurs, sur Twitter, le charme n'a, semble-t-il, pas autant opéré. Le souvenir de l'Emission des Nuls, programme culte des années 1990 également inspiré par le SNL, plane sur ce Débarquement, qui aura, au final, réuni moins de 650 000 téléspectateurs, une relative déception. Ce soir-là, après l'émission, dans le public de la Plaine Saint-Denis, à 23 h 30, le regret était d'un tout autre ordre: «Au moins, dans l'émission de TF1, Samedi soir, on chante Goldman, ils offraient des sandwichs.»

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