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Le président du directoire d'Euronews, Michael Peters, veut faire de sa marque média bien plus qu'une chaîne de télé : il s'agit de la décliner sur divers formats en misant sur sa dimension multiculturelle.

Vous installez les services commerciaux d'Euronews au 44, avenue des Champs-Elysées, sur plus de 500 m2. Pourquoi ce lieu?

Michael Peters. Pour un Parisien, cela peut sembler ringard. Mais les Champs-Elysées demeurent une vitrine pour les annonceurs du monde entier. C'est une carte de visite d'autant plus décisive qu'à la différence des médias nationaux, Euronews ne vend pas du GRP mais de la perception de marque. De plus, nous ouvrons, en face, un «Euronews Center», pour nos correspondants permanents, qui développeront notamment un nouveau programme sur l'économie. Avec cinq à six bureaux, nous accueillerons également les correspondants de chaînes partenaires.


Où en sont les audiences d'Euronews?

M.P. Avec 7 à 10 millions de téléspectateurs par jour en Europe continentale et dans le bassin méditerranéen, selon Telmar Peaktime, nous avons des audiences bien supérieures à CNN, BBC World ou France 24. Nous le devons en grande partie aux fenêtres hertziennes des chaînes nationales: France 3, la RAI, la RTBF ou RTR en Russie. Nous réalisons 40% de notre audience dans les pays de l'ex-Union soviétique. C'est bien sûr lié au fait que nous avons développé la langue russe avec un bureau à Moscou. Nous avons d'ailleurs la moitié des journalistes de la «newsroom» qui ne sont pas européens. Outre le russe, les langues développées sont l'arabe, le turc, le farsi ou l'ukrainien. Avec un point de vue multiculturel, nous sommes un peu l'ONU de la télévision.


En Europe, vous avez lancé le grec en décembre et proposerez le hongrois dans trois mois...

M.P. Oui, nous localisons les langues. A Athènes comme à Budapest, nous recrutons trente à quarante personnes, dont une vingtaine de journalistes. L'Union européenne, qui représente un tiers de notre budget, a payé 5 millions d'euros pour ces contrats de service.


Euronews est également présente sur You Tube ou en radio numérique. Jusqu'où va la déclinaison de votre marque?

M.P. Avec No Comment TV et une quinzaine de chaînes dans nos langues, nous sommes le troisième plus gros partenaire de You Tube sur les chaînes d'info, après Russia TV et AP. Nous allons lancer d'ici à deux mois Euronews Knowledge sur You Tube. Ma stratégie est d'offrir le bon contenu au bon endroit au bon moment. On ne consomme pas l'information de la même façon suivant que l'on est debout ou assis. Nous créons des formats en fonction de l'expérience utilisateur, comme en témoigne l'appli Euronews Express –texte plus photo–, Euronews Radio –musique plus info– ou la fourniture exclusive d'informations pour Air France. Nous travaillons aussi sur un format non vidéo pour les hôtels. Et nous venons de recruter un directeur marketing produit, capable de créer de nouveaux produits.

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