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La start-up Ad Quantic a développé un outil de pilotage de la rentabilité des campagnes de référencement payant. Il emprunte aux méthodes de la recherche en physique quantique et statistique.

Dans une campagne sur Google Adwords, plus on enchérit sur un mot-clé, mieux le lien commercial sera positionné. Mais comment être assez visible pour convertir des internautes en clients ou prospects, sans surpayer les mots-clés et investir à perte? Pour cela, la start-up Ad Quantic, créée en 2010, a développé un outil d'optimisation de l'investissement et de pilotage de la rentabilité des campagnes sur Google Adwords, Bing, ou les comparateurs de prix... Il fait appel aux méthodes de calcul puissantes développées par la recherche en physique quantique et statistique. Car ses deux fondateurs, Simone de Liberato et Cédric Chanal, la trentaine tous les deux, sont issus des laboratoires de recherche de l'Ecole normale supérieure dans ces deux disciplines.

Département recherche musclé

L'algorithme de calcul qu'ils ont développé allie des techniques de la physique statistique, du web sémantique et de la théorie des jeux, pour ajuster l'enchère sur un mot-clé. «On peut mesurer tout ce que fait un internaute, le nombre de clics, de visites, d'inscriptions à une newsletter, etc., qu'il a généré», détaille Cédric Chanal. En analysant ces données, l'outil adapte automatiquement l'enchère sur les centaines de mots-clés achetés par une marque, en fonction d'objectifs prédéfinis: optimisation du coût par clic (CPC), du ratio coût/chiffre d'affaires... Adquantic assure améliorer de 30% l'efficacité d'une campagne, par rapport à une gestion empirique et manuelle des enchères, et propose un test de deux mois durant lesquels elle se rémunère à la performance.

La start-up, hébergée au sein de l'incubateur d'entreprises innovantes parisien Agoranov - celui où est née en 2005 Criteo -, emploie sept personnes. Elle compte une quarantaine de clients, dont des sites de e-commerce comme Pixmania (pour une opération ponctuelle), l'imprimeur en ligne Veoprint (groupe Fiducial), une enseigne de lingerie, un quotidien régional... Elle sort de la phase d'amorçage et vient de lever 500 000 euros auprès de business angels, pour se déployer à l'international, améliorer son produit, mettre disposition chez ses clients l'interface qui leur permettra de gérer eux-mêmes la campagne. Elle veut aussi muscler son département recherche, par exemple pour adapter son outil aux enchères en temps réel (Real Time Bidding) sur les plateformes d'ad-exchanges.

La start-up affronte des concurrents établis: le français Esearchvision, les américains Marin Software ou Adobe, l'israélien Kenshoo. Le fondateur Simone de Liberato, qui mène en parallèle une carrière d'enseignant-chercheur à l'université de Southampton en Grande Bretagne, est confiant dans l'approche scientifique d'Ad Quantic. Il aimerait la mettre à l'épreuve «dans une compétition qui mette en concurrence les différents algorithmes».

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