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Avec la nouvelle formule de GQ, lancée le 17 avril, Condé Nast adopte une stratégie multisupport.

«Le digital n'est pas l'avenir de la presse: l'avenir, ce sont les marques médias.» A l'occasion de la présentation de la nouvelle formule de GQ, le 16 avril à Paris, Xavier Romatet, PDG de Condé Nast France, tenait un discours peu en vogue. «Le digital n'est pas au cœur de la stratégie de Condé Nast, insiste-t-il. Pour nous, il s'agit de renforcer sur tous les supports l'attractivité de nos marques.»

Illustration avec le mensuel masculin (DFP 2012: 97 726 ex.), qui, en plus de son site, qui sera remanié en juin, a multiplié les diversifications : hors-série Style deux fois par an (20 000 exemplaires vendus), événements (Homme de l'année GQ, etc.), suppléments (GQ Car, etc.). «Nous adoptons cette démarche afin de nous désensibiliser au business model des médias», explique Xavier Romatet. Il y a trois ans, précise-t-il, le chiffre d'affaires se répartissait à 100% entre la diffusion et la publicité. Dans trois ans, Condé Nast ambitionne de réaliser 25% de son chiffre d'afaires avec les diversifications, le fameux «stretching de marques».

L'engagement compte

«Dans la crise de la presse, privilégier le volume à la valeur est suicidaire, ajoute Xavier Romatet. Les éditeurs se sont lancés dans une course folle à la page de pub afin de satisfaire à des actionnaires obnubilés par leur “quarterly report”. Nous vendons cher nos pages, nous refusons de les brader, et préférons injecter de l'argent dans les contenus, afin de rester premium. Nous n'avons jamais baissé, non plus, le prix facial de GQ[3,50 euros]. Ce qui compte, c'est l'engagement, une dimension absente lorsqu'on lance un gratuit.» Le lendemain, Marie-Claire lançait Stylist.

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