Devant la menace d'une saisie de ses parts dans Groupe Hersant Media (GHM), Bernard Tapie préfère lâcher Nice Matin pour se concentrer sur La Provence, qu'il reprend à 100%.

Groupe Hersant Média (GHM) a annoncé mardi 16 juillet la cession du quotidien marseillais La Provence à Bernard Tapie, tandis que la famille Hersant détiendra la totalité de Nice Matin, les quotidiens des Antilles du groupe et 50% de Corse Matin.

«GHM annonce un projet par lequel les actionnaires familiaux reprendraient 100% du capital de GHM SA, et Groupe Bernard Tapie (GBT) deviendrait actionnaire à 100% de La Provence, indique GHM dans un communiqué. Ce projet de reprise de La Provence sera soumis à la procédure d'information-consultation des instances représentatives du personnel concernées. Une première réunion du comité d'entreprise de La Provence est convoquée le 23 juillet.»

«Au-delà de cette réorganisation de l'actionnariat et du périmètre du groupe, la direction de GHM souhaite poursuivre le redressement engagé et le développement des titres de ses pôles outre-mer (France Antilles Martinique, France Antilles Guadeloupe, France Guyane) et Alpes-Côte d'Azur (Groupe Nice Matin)», poursuit-il.

Corse Matin restera détenu à 50-50 par La Provence et Nice Matin.

Inquiétude des salariés

Fin 2012, l'homme d'affaires Bernard Tapie s'était allié à la famille Hersant pour mettre la main sur les titres restants de GHM, soit les titres de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (les quotidiens La Provence, Nice Matin, Var Matin et Corse Matin) et ceux des Antilles et de Guyane (France Antilles Martinique, France Antilles Guadeloupe et France Guyane).

Le 11 juillet , le directeur de la rédaction de La Provence, Olivier Mazerolle, s'inquiétait dans un éditorial de la saisie envisagée par la justice des parts dans GHM de Bernard Tapie, mis en examen pour escroquerie en bande organisée. «Nous souhaitons que l'actionnaire ne soit pas empêché de fournir à La Provence les subsides dont elle a besoin pour son développement», écrivait-il.

Ouverture d'une clause de cession

De son côté, la Société des journalistes du quotidien rappellait que la famille Hersant était «toujours actionnaire à 50%», un argument d'ailleurs mis en avant par la direction de GHM pour «refuser l'ouverture d'une clause de cession». L'actionnaire Hersant aurait profité de l'argent de Tapie pour éponger 170 millions d'euros de dettes du groupe et retrouver une structure saine.

Une clause de cession peut désormais s'ouvir à La Provence.

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