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Candidat à la présidence du Festival de Cannes, Pierre Lescure n'a de cesse de tirer le signal d'alarme pour le septième art. Au Club audiovisuel de Paris, le 29 novembre, comme au colloque du Film français, le 2 décembre, il l'a répété haut et fort à l'adresse des pouvoirs publics: «Mettez-vous en marche. Si on ne fait rien avant la fin du quinquennat, on sera dans une urgence grave.» Pour l'heure, le gouvernement n'a retenu depuis le 13 mai aucune des 80 propositions du rapporteur de «L'Acte 2 de l'exception culturelle». Pas même l'emblématique taxe sur les appareils connectés qu'il faudrait défendre à Bruxelles et que la ministre Aurélie Filippetti estime difficilement compatible avec l'idée d'une redevance élargie aux PC, tablettes et smartphones. Pendant ce temps, les acteurs de la télévision numérique s'activent. Netflix est reçu à l'Elysée, Orange va tester des offres payantes de vidéo à la demande sur Dailymotion et Amazon devrait lancer sa plate-forme au printemps.

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Pour l'ancien PDG de Canal+, il est plus que temps de faire évoluer les modèles économiques anciens, dont même la chaîne cryptée sortira fragilisée: «On ne peut pas continuer à faire payer 40 euros et avoir 5 millions d'abonnés», dit-il. Appelant à la création de nouvelles offres VOD et à la refonte d'une chronologie des médias qui autoriserait, par exemple, à mettre en vidéo «un film qui ne marche pas» deux mois et demi – et non quatre – après sa sortie en salles, Pierre Lescure estime que Google cherche à gagner du temps pour contourner ses obligations. Ne manque plus que la volonté politique.

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