Le billet

On a suffisamment glosé sur sa gestion aléatoire du dossier catalan pour ne pas reconnaître à Mariano Rajoy une vision plutôt bien inspirée concernant les médias publics de la Catalogne. Alors qu’il avait la possibilité de mettre sous tutelle Radio Catalunya et TV3, au titre de l’article 155 de la Constitution, qui l’autorise à prendre le contrôle des médias, comme de la police régionale ou des finances de la Généralité, le chef du gouvernement espagnol a préféré ne pas intervenir sur ce plan. Du moins dans l’immédiat, alors que se profilent des élections régionales le 21 décembre, suite à la proclamation d’indépendance qui a amené à la destitution de Carles Puigdemont. Rajoy a pourtant de quoi en vouloir au groupe audiovisuel catalan qui compte 2000 salariés et rassemble le quart de l’audience régionale sur ses journaux télévisés. N'a-t-il pas couvert le référendum illégal du 1er octobre et abondamment suivi les manifestations de rue ? Ne laisse-t-il pas au président catalan destitué la possibilité de s’exprimer ? Rajoy n’a pas voulu que celui-ci puisse crier à la censure avant les élections. Il préfère sans doute déboulonner les dirigeants de TV3 et de Radio Catalunya par une méthode qui a fait ses preuves : l’arme budgétaire.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.