Audiovisuel
Alors que le candidat Emmanuel Macron avait promis des rapprochements dans l'audiovisuel public et que Le Monde a rendu compte d'un document de travail du Ministère de la culture envisageant holding publique et disparition d'une chaine, Françoise Nyssen s'est exprimé devant l'Assemblée nationale sur ce sujet.

La ministre de la Culture Françoise Nyssen a déclaré mardi devant l'Assemblée nationale qu'elle privilégiait «coopérations»  et «synergies» entre acteurs de l'audiovisuel public, sans écarter «aucune piste» pour sa réforme.

Au sujet de la «réforme de fond» de l'audiovisuel public que veut conduire le gouvernement, la ministre a indiqué avoir «lancé le travail» sur le «périmètre» de ses missions avec Bruno Le Maire (Economie) et Gérald Darmanin (Comptes publics), en associant les sociétés de l'audiovisuel. «A ce stade, le travail porte sur des coopérations et des synergies entre acteurs du secteur. C'est la voie que je privilégie mais nous n'écarterons aucune piste», a ajouté Françoise Nyssen à l'occasion des débats sur le budget 2018 de l'audiovisuel public.  

 

 

 

Fusion et plan social ? 

 

La piste d'une fusion de France Télévisions, Radio France et d'autres sociétés du secteur au sein d'une «holding», comme l'avance un document évoqué par Le Monde, est «une fausse bonne vieille idée à laquelle nous pensons qu'il est temps de  tordre définitivement le cou», a affirmé Frédérique Dumas, rapporteure (LREM)  pour avis de la commission des Affaires culturelles (REM) et productrice de cinéma de profession.

Plusieurs députés se sont inquiétés des perspectives pour le secteur, la communiste Elsa Faucillon redoutant en particulier «un grand plan social». «On ne peut pas demander toujours plus avec toujours moins de moyens», s'est aussi élevée Virginie Duby-Muller (LR).    

 

 

 

Baisse de crédits 

 

Pour la ministre, la baisse de 1% des crédits pour l'audiovisuel public prévue par le projet de loi de finances pour 2018 représente «un effort réel mais  outenable», et participe «au redressement des comptes publics». La rapporteure spéciale Marie-Ange Magne (LREM) a souligné que «la presque  totalité de l'effort portera sur le groupe France Télévisions dont le budget représente 2,5 milliards d'euros». D'après elle, cela «doit amener à une réflexion autour d'une définition ou redéfinition d'une politique de  l'audiovisuel public», avec des enjeux tels que le «rajeunissement de l'audience, l'évolution des usages, la révolution numérique». 

 

 

Plainte contre X 



Lundi la publication sur le site du Monde de documents du ministère présentant des «pistes de travail» sur un regroupement notamment de France Télévisions et Radio France, en a surpris certains. Françoise Nyssen a l'intention de porter plainte contre X après la publication de ce document interne. 

La socialiste Gisèle Biémouret s'est «inquiétée» de ce dépôt de plainte. «La plainte ne vise pas les médias (...) Je n'attaque pas la presse», a ensuite assuré la ministre. 

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.