Radio
La vague d’audience de rentrée de Médiamétrie confirme les difficultés d’Europe 1 à se réinventer. De mauvais résultats inquiétants ou le premier acte d'un plan bien ficelé avant l'embellie?

«Notre premier espoir, c’était de calmer l’hémorragie. C’est fait», lâche un Frédéric Schlesinger droit dans ses bottes. Pas simple de répondre à tous les médias qui remuent le couteau dans la plaie de la première vague d'audience depuis qu’il a repris la tête des radios de Lagardère Active. Sa mission? Relever Europe 1. Mais la station fait sa pire rentrée historique avec 3,891 millions d’auditeurs en audience cumulée sur la période septembre-octobre, soit -10,5% par rapport à l’année dernière.

Patrick Cohen à la peine

Celui que le milieu appelle «Schles'» s’appuie donc sur le seul critère positif, +1,3% en audience cumulée par rapport à la dernière vague de la saison 2016-2017. Comme un lot de consolation officiel dans une grille qui peine à séduire les auditeurs. Il concède: «Même si nous ne sommes pas dans une satisfaction totale.» Pourtant, en interne, on croit à cette grille plus harmonieuse, avec un Patrick Cohen plus joyeux que sur France Inter, moqué avec tendresse par Nicolas Canteloup et Matthieu Noël. Une grille matinale qui a abandonné le jeu, plus proche de la Foir'fouille que de la radio d'info. Et des programmes «changés à 90%, soit 12 émissions sur 14 entre 5h et 00h», comme le souligne Frédéric Schlesinger. Mais le signal majeur en radio, c’est la matinale et celle de Patrick Cohen est à la peine comparée à celle de Thomas Sotto, qui résistait dignement la saison dernière.

«Nous ne sommes pas surpris. C’est un travail de longue haleine. Que l’animateur de France Inter arrive sur Europe 1 peut déstabiliser l’auditeur», avoue Frédéric Schlesinger qui rappelle à qui veut l’entendre depuis juillet que seule la vague d’audience d’avril-mai lui permettra de tirer des conclusions valables sur la grille qu’il a mise en place. «La radio est un média d’habitudes. Quand on change tout, on perd avant de gagner. Et nous avons voulu construire une grille qui ait de l’unité et du sens, ce qui faisait défaut», lâche-t-il. La campagne de pub avec pour slogan:  «Suivez-moi» , incitant l’auditeur à zapper de France Inter, RTL ou France Info vers Europe 1, n'aurait pas porté ses fruits? Cette vague conforte justement ces trois antennes, avec une hausse de +8,4% pour France Info. «Nos concurrents, je les félicite, ils sont bons, reconnaît Schlesinger, bon prince.  Mais on ne peut pas avoir un vrai regard sur une photo instantanée de quarante jours sur les dix mois d’antenne prévus.»

Des audiences intermédiaires en progrès

En interne, loin de perdre espoir, on se réjouit d’audiences intermédiaires en progression constante en durée d’écoute. Quoi qu’en dise le boss, la greffe semble avoir pris avec quelques personnalités et/ou leurs nouvelles émissions dont Raphaëlle Duchemin avec Europe 1 Bonjour de 5h à 7h, Isabelle Quenin dans La Vie devant soi de 15h à 16h, Thomas Thouroude dans Y a pas péno! et Shuffle de la pétillante Émilie Mazoyer de 21h à 22h. De là à recouvrer les 9 points d’audience que Schlesinger s’est fixés dans trois ans? «Quand j’ai rencontré Arnaud Lagardère l’hiver dernier, je savais que j’aurais à assumer les mauvais résultats depuis trois ans». Dont acte 1. En attendant l’acte 2…

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