Presse
Réinventer un business model pour assurer la croissance des marques de presse : c'est le défi de Pascale Socquet. La directrice du pôle femmes explique sa stratégie appliquée à « Gala », « Cuisine actuelle » ou « Voici » à l'occasion de la sortie de la nouvelle formule de Femme Actuelle.

À 34 ans, elle est devenue accro aux réseaux sociaux, s’offre un bel appart et un léger lifting. Lancée en 1984 par Axel Ganz, Femme Actuelle demeure la première marque de presse féminine (Étude One globale 2017 V4) avec 19,5 millions de points de contacts mensuels : « La marque est plus puissante qu’il y a quinze ans, explique Pascale Socquet, directrice executive du pôle Femmes de Prisma Media Femmes. Mais les canaux d’accès sont différents, certains, gratuits, comme le digital, d’autres, payants, comme le print ». L’hebdo affiche 580 019 exemplaires vendus par semaine en 2017, soit -6,11 % en diffusion France payés. Femme Actuelle s’offre donc un lifting le 26 mars. « Nous continuons à rajeunir et clarifier notre cible. Sur le print, notre lectrice a autour de 50 ans, 40 ans sur le digital, et 35 ans sur le mobile et les réseaux sociaux ». C’est la croissance du digital qui compense à 80 % la baisse du chiffre d’affaires du print. L’augmentation du prix du magazine, assortie d’une offre éditoriale renforcée, comble les 20 % restants.

Femme Actuelle s'offre un appartement haussmannien

Femme Actuelle se dote aussi d’un studio pour produire des vidéos, attenant à la rédaction multimédia. Il se présente comme un appartement haussmannien avec un boudoir, décoré par Chantal Thomas et une salle de bain pour filmer les sujets beauté, premier secteur annonceur et driver de trafic. « Avec 11 millions de visiteurs mensuels et l’intégration de Beauté addict, nous sommes numéro 2 dans notre univers derrière le Journaldesfemmes.com et devant Auféminin.com », explique Pascale Socquet.

L'éditrice décline cette stratégie de valorisation sur tous les titres de son portefeuille dont Gala, Prima ou Voici. Son objectif ? Réinventer un modèle économique pour contrer l’érosion du print et maintenir son chiffre d’affaires de 150 millions d’euros annuels. « Je crois au business model qui s’appuie sur plusieurs jambes : le print, le digital et la vidéo. » Première étape : la mutualisation de rédactions organisées en production multimédia. Deuxième étape : recrutement de profils digitaux ou vidéo natifs pour booster ces activités. Troisième étape : création des studios de vidéo au sein des rédactions. Gala diffuse ses live musicaux et relooke son espace tous les trimestres. De quoi renouveler brand content et sponsoring. « On affiche près de 40 millions de vidéos vues par mois sur le pôle Femmes, avec une croissance à trois chiffres sur certaines marques » assure Pascale Socquet. Quatrième étape : valorisation du print avec augmentation du prix de vente et offre éditoriale étoffée. Cuisine actuelle a désormais son cahier « Bien manger ». As you like s'est mué en Oh my mag recentré sur une cible plus mature (20-35 ans). Serengo deviendra le 9 avril Femme actuelle senior, histoire de répondre à son déficit de notoriété alors que son contenu est plébiscité par les études lecteurs. Le contre-exemple de cette stratégie pourrait être Flow, vendu 7,90 euros « une petite pépite de rentabilité » selon l’éditrice. Laquelle n’a pas de déclinaison digitale mais séduit les lectrices de 30 à 45 ans, éprises de slow life et de psychologie positive. Des propositions pour tous les goûts, c'est aussi la clé du succès.

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