Jeux vidéo
Le géant des médias vient d'annoncer la vente de sa participation dans le capital de l'éditeur français de jeux vidéo pour deux milliards d'euros.

Après plusieurs mois de conflit ouvert entre la direction d'Ubisoft et son premier actionnaire, Vivendi renonce à sa prise de contrôle hostile de l'éditeur de jeux vidéo en annonçant le 20 mars la vente de sa participation pour deux milliards d'euros. Le départ de Vivendi permet à la famille des fondateurs d'Ubisoft de reprendre le contrôle du groupe, en rachetant une partie des actions cédées par le groupe de médias, et de faire rentrer au capital de l'éditeur, à hauteur de 5%, un partenaire stratégique chinois, le géant internet Tencent.

L'accord avec Tencent va aider Ubisoft à accélérer son développement en Chine et à «exploiter un marché dont le potentiel est considérable», a déclaré Yves Guillemot, PDG d'Ubisoft. «Tencent est la première plateforme mondiale avec un milliard de joueurs mensuels, c'est une force de frappe considérable», a souligné Alain Martinez, le directeur financier du groupe français.

Meilleure position

Même s'ils n'ont pas d'autorisation de vente officielle en Chine, les jeux vedettes d'Ubisoft comme Assassin's Creed ou Rainbow Six sont déjà très joués dans ce pays: les joueurs se les procurent de manière non officielle via Hong Kong ou Taïwan, ou bien sur des plateformes de téléchargement international. Mais l'accord avec Tencent met Ubisoft «en meilleure position pour obtenir l'autorisation d'un jeu», puis pour le distribuer et apporter «un support opérationnel au jour le jour» aux joueurs, a expliqué Alain Martinez.

Vivendi réalise une confortable plus-value dans l'opération, puisque le groupe avait acquis sa participation ces trois dernières années pour un montant global de 794 millions d'euros, dont il tire aujourd'hui deux milliards d'euros. Mais cela reste un échec pour le groupe de Vincent Bolloré, qui avait assuré que sa montée au capital d'Ubisoft manifestait «une volonté d'actionnariat à long terme».

Un fonds de pension

Ubisoft n'était pas la seule participation à problème pour Vivendi. Le groupe de Vincent Bolloré fait face actuellement à une fronde menée par le fonds d'investissement activiste Elliott chez Telecom Italia (Tim), dont il détient 24% du capital. Vivendi est également à couteaux tirés avec le groupe italien Mediaset, dont il détient aujourd'hui 28,8% du capital.

Le fonds de pension Ontario Teachers va aussi entrer au capital d'Ubisoft, à hauteur de 3,4%. L'éditeur de jeux vidéo rachète aussi lui-même une partie des titres de Vivendi. Et le reste sera placé auprès de divers investisseurs.

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