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À peine un mois après son élection à la présidence de l'IAB, Frédéric Olivennes revient pour Stratégies sur son projet global, et sa vision des événements qui entaillent peu à peu la publicité digitale.

Vous venez d’être élu, quel est votre projet pour l’IAB ?

Frédéric Olivennes. Précisons d’abord qu’il y a eu 21 personnes élues issues de 21 entreprises ! Toutes représentent une diversité inédite par leur taille, leurs origines, leurs métiers... Notre conviction, c’est qu'il faut faire évoluer l'IAB car le contexte de son action a changé. D'émergent, le digital est devenu central. D'autres structures de représentation collective, telles que l'Udecam ou l'UDA, se transforment. C'est notre tour ! Le premier axe de notre projet est de recentrer l'action de l'IAB au service de l’essentiel de nos adhérents : les entreprises de la vente et des technologies de la publicité digitale. Ainsi, nous pourrons exprimer des positions plus cohérentes, lisibles, et renforcer le dialogue avec les annonceurs et leurs conseils. Le but, c’est de structurer l’écosystème, maîtriser les modèles économiques et soutenir le développement de nos entreprises.

 

Quelles sont vos priorités ?

Produire plus de valeur pour nos adhérents, avec notamment la production de livrables tangibles autour d'un nombre restreint de sujets-clés. Mettre en œuvre de meilleures synergies avec d’autres instances, à commencer par le SRI [Syndicat des régies internet], pour mutualiser nos forces et améliorer notre impact sur nos enjeux communs. Et mieux profiter du réseau international qu'est l’IAB, tant pour peser sur les évolutions réglementaires en cours, que pour faire profiter nos adhérents des expertises disponibles, notamment autour du Tech Lab. 

 

Le marché est en plein doute : scandales à répétition (Leaks, Facebook), arrivée du RGPD, discussions sur le e-privacy. Est-il allé trop loin ?

Ce qui ne fait aucun doute, c'est la nécessité pour les entreprises de se transformer. Dans cette nouvelle révolution industrielle, la publicité digitale et la tech sont des alliés essentiels. L’arbre ne doit pas cacher la forêt : qu'une entreprise ait utilisé indûment et à des fins politiques les informations très personnelles que nous déposons librement sur Facebook n'est absolument pas généralisable. Notre écosystème, dans sa quasi-totalité, a pleinement conscience de sa responsabilité et se régule, fixe ses normes et respecte fondamentalement le citoyen digital. Non, le marché n’est pas du tout allé trop loin.

 

Cela pourra avoir un impact sur la croissance du secteur ?

Toute la question est celle de l'équilibre entre le renforcement de la protection de la vie privée et le soutien au développement et à la transformation des entreprises. Ce sont elles qui fournissent les emplois. Le RGPD apporte un nouveau cadre équilibré à l'échelle européenne, qui tient compte à la fois de cet esprit de responsabilité des acteurs du digital, et de la maturité croissante des individus dans leurs usages numériques. C'est potentiellement un succès européen. Il faut le faire vivre de manière opérationnelle à partir du 25 mai si nous voulons qu'il s'impose au monde entier. E-Privacy, en l'état, pourrait venir contredire cet espoir, déséquilibrer profondément l'écosystème et le faire reculer des années en arrière.

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