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Prisma Media France, filiale du groupe allemand Bertelsmann, négociait depuis plusieurs mois cette cession avec l'ancien patron de presse, qui a proposé de racheter le magazine avec l'objectif de le transformer en mensuel.

Le groupe de presse magazine Prisma Media a bouclé le 5 juin la cession de l'hebdomadaire VSD à l'homme d'affaires Georges Ghosn, ex-propriétaire de plusieurs journaux dont France-Soir, qui veut transformer ce titre en mensuel, un projet qui suscite l'inquiétude de la rédaction.
Prisma a informé les élus du personnel que cette cession à Ghosn Capital, la société de Georges Ghosn, était effective lors d'un comité d'entreprise qui s'est déroulé le 5 juin, a rapporté dans un communiqué le syndicat SNJ-CGT, une information confirmée à l'AFP par la direction.
Prisma Media France, filiale du groupe allemand Bertelsmann, négociait depuis plusieurs mois cette cession avec l'ancien patron de presse, qui a proposé de racheter le magazine avec l'objectif de le transformer en mensuel.
La transaction a été bouclée en dépit des vives inquiétudes des salariés de l'hebdomadaire, qui avaient dénoncé derrière le projet de cession un «plan social déguisé», M. Ghosn ayant indiqué, selon eux, qu'il n'avait besoin que «de 12 à 16 personnes sur 31 CDI». Ils avaient jugé en outre «flou» son plan de reprise, prévoyant «seulement 1,1 million d'euros» d'investissements pour relancer le magazine et le transformer en mensuel.

Un euro symbolique
Le SNJ-CGT a reproché à Prisma, le 5 juin dans un communiqué, «de céder le titre à un fossoyeur, bien connu du milieu des médias, afin de ne pas le fermer et de ne pas avoir à assumer les conséquences d'un plan de sauvegarde de l'emploi».
Selon le syndicat, l'hebdomadaire a été cédé pour un euro symbolique, Prisma ayant en outre versé «près de 2 millions au nouveau propriétaire afin que ce dernier puisse, entre autres, financer les clauses de cession des journalistes».
VSD (initiales de Vendredi, Samedi, Dimanche) a fêté ses 40 ans l'année dernière. Créé par un ancien patron d'Europe 1, Maurice Siegel, l'hebdomadaire au logo arc-en-ciel avait innové à l'époque en proposant une parution en fin de semaine (pour favoriser la lecture durant le weekend) et en faisant la part belle aux loisirs.

Mais le titre, qui s'écoulait jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires dans les années 1980, a vu ses ventes dégringoler. Elles ont chuté en France l'an dernier de 20%, à environ 80 000 exemplaires, selon l'ACPM.

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