Télévision
De Wéo Lille à Télé Paese en Corse, 22 chaînes de télévision locale passeront fin septembre sous la marque unique Vià. Objectif, peser sur le marché publicitaire national.

L’initiative n’est pas sans rappeler le groupement des Indés Radios qui, 25 ans après sa création, pèse 11 % de part d’audience sur le marché de la radio en France, pour un chiffre d’affaires en publicité nationale de 83,5 millions d’euros l’an dernier. « Pour créer le réseau Vià, nous nous sommes inspirés de plusieurs réussites, celle du GIE des Indés Radios mais aussi du groupe NRJ, ainsi que d’un échec, celui du groupe Hersant, qui n’avait que sept chaînes locales, ce qui était trop faible pour créer un réseau national », explique Christophe Musset, président du réseau Vià.

Des émissions communes

Pour son lancement fin septembre, Vià rassemble 22 chaînes locales, de Tébéo à Brest à Mirabelle TV en Lorraine, en passant par Wéo Lille, Télé Paese en Corse ainsi que les chaînes ATV en Guadeloupe, Martinique et Guyane. La chaîne Vià Grand Paris, lancée en septembre 2017 par l’homme d’affaires Bruno Ledoux, servira de tête de pont. Toutes adopteront une même marque, Vià, ainsi qu’un même habillage antenne. Des émissions communes vont également être développées au fil des mois, notamment une matinale et un jeu des régions, tandis que les systèmes de diffusion des différentes chaînes vont être harmonisés. « Avoir un système de diffusion commun permettra aux écrans publicitaires d’être alignés et donc de pouvoir garantir aux annonceurs un emplacement », souligne Christophe Musset.

La publicité nationale sera commercialisée par la régie RTR, qui va se rebaptiser pour l’occasion « Vià Régie ». Alors que les 22 chaînes du réseau réalisent actuellement un chiffre d’affaires cumulé de l’ordre de 35 millions d’euros, dont un million seulement en publicité nationale, l’objectif est d’atteindre près de 65 millions de recettes d’ici 2020. En plus de la publicité nationale, le réseau veut développer le multi-villes, qui sera commercialisé par les régies locales elles-mêmes.

Pour réussir à peser sur le marché publicitaire national, les différentes chaînes vont intégrer la mesure Mediamat de Médiamétrie avec, en ligne de mire, la publication d’une audience agrégée en février ou mars 2019. Objectif, atteindre d’ici 2020 les 1 % de part d’audience nationale. Le réseau se donne également pour ambition d’élargir son périmètre à 30 chaînes, pour un bassin d’audience de 40 millions d’habitants, contre 32 millions actuellement.

« Les progrès technologiques – facilitant notamment le partage des vidéos –, le soutien du Conseil supérieur de l’audiovisuel et l’appétence du public pour l’information de proximité réunissent les conditions idéales aujourd’hui pour réussir le premier réseau de télévisions locales en France », assure Christophe Musset. L’homme d’affaires, ancien rugbyman, y travaille depuis dix ans, avec d’abord le rachat au groupe Hersant d'une chaîne locale à Nîmes en 2008, puis d’une autre à Montpellier au groupe NRJ un an plus tard. Depuis, il a ouvert des chaînes à Perpignan et Toulouse, et créé le groupe Médias du Sud. En s’associant à Bruno Ledoux, il entend bien aujourd’hui changer d’échelle.

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