Numérique
S'imposant comme un média 100% global, le groupe radiophonique se mue en plateforme de consommation de contenus digitaux où la voix prend une place privilégiée.

Avec 2 millions d’auditeurs quotidiens sur support digital, 137,3 millions de visites mensuelles sur ses sites et 58 millions de podcasts téléchargés (+24% en un an), Radio France occupe le terrain numérique avec brio. En atteste la présence de quatre de ses marques (France Inter, Franceinfo, Fip et France Culture ) dans le top 10 des radios les plus écoutées en digital. Selon Guy Lagache, le nouveau directeur délégué aux antennes et à la stratégie éditoriale du groupe public, cette stratégie va encore s’intensifier en 2019 « Pour élargir et renouveler notre public, jeune notamment, le numérique nous est indispensable » souligne-t-il. Parmi les nouveautés attendues, France Culture va proposer une série de science-fiction La cité des abysses sur la survie de l’humanité au fond des océans. « Nous voulons aussi développer des formats de documentaires historiques et d’investigation » ajoute le patron des contenus de Radio France.

Désamour du web

C’est Laurent Frisch, le directeur du numérique depuis 2015, qui phosphore sur l'ensemble de ces sujets. Il dispose d'une équipe de soixante personnes et d'un budget de 12 millions d’euros par an dont 4,5 millions en investissement. Ses priorités ? « L’invention de formats adaptés aux publics connectés ». Car la radio ne vit pas une grande histoire d’amour avec le web. Lorsqu’il navigue, l’utilisateur va plus facilement vers un texte ou une vidéo que sur de l’audio. En deux jours, 4 millions de personnes ont vu par exemple la vidéo de l'interview de Nicolas Hulot sur France Inter : près du double du nombre d'auditeurs en matinale !

Avec l’hyperradio (transformation de ce que l’on entend en radio en une matière audible sur le net), on arrive de 150 à 180 millions d’écoutes par mois sur le digital, soit 5 à 6 millions d’écoutes issues de Radio France par jour. Mais il faut aussi trouver des écritures nouvelles et natives. Deux dispositifs vont être mis en place. Un atelier d’ébullition bimensuel, baptisé « Podcast bar » pour développer de nouveaux podcasts répondant à divers objectifs : toucher de nouveaux publics, créer une écriture native, développer un mode de production ou de distribution spécifique. Courant 2019, un incubateur de talents permettra aussi de mûrir des projets avec l'aide d’un mentor et du soutien logistique de Radio France.

Parcours plus fluide

L’autre priorité de Laurent Frisch, c’est la fluidité du parcours d’écoute. Les applis de Radio France proposent désormais un onglet « découverte » qui suggère d’autres programmes et bientôt le téléchargement des podcasts. Et un menu « découverte » proposera via des playlists - Faits d’actu, Humeur et Nouveautés - de découvrir d’autres sons. La personnalisation des applis devrait être proposée aussi en 2019. Elle suggérera des écoutes liées à la consommation de chacun.Enfin, concernant les assistants vocaux, le projet Focus bénéficie déjà de 300 000 euros du fonds DNI de Google. Il cherche à créer une appli qui propose l'écoute de l'extrait d'un programme pour répondre à la question posée par l'utilisateur. Et d'autres propositions d'écoutes proches ou complémentaires devraient aussi être proposées et stockées sur l'appli. Autant de projets qui pourraient aussi permettre de lutter contre la toute-puissance des Gafa.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.