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La venue de Nick Clegg a pour priorité redresser l'image de marque du réseau social mondial, dont la réputation a souffert de plusieurs scandales.

C'est un beau cas de pantouflage. L'ancien vice-Premier ministre britannique, Nick Clegg, a annoncé vendredi 19 octobre qu'il rejoignait Facebook pour l'aider à réparer son image écornée par une série de scandales. Ancien dirigeant du Parti libéral-démocrate (centre), Nick Clegg a fait cette annonce surprise sur son compte Facebook, sans préciser quelles fonctions exactes il allait occuper en Californie, où il va s'installer. Mais l'agence de presse britannique Press Association a affirmé pour sa part qu'il allait prendre lundi 22 octobre la tête du service de communication de Facebook, confirmant une information dévoilée par le Financial Times.

Nick Clegg a été vice-Premier ministre dans un gouvernement de coalition dirigé par le conservateur David Cameron entre 2010 et 2015. Cette année-là, son parti avait subi un sérieux revers aux élections législatives ce qui l'avait poussé hors du pouvoir, le contraignant aussi à abandonner la direction de sa formation. Polyglotte (anglais, néerlandais, français, allemand et espagnol) et fervent europhile, Nick Clegg est un opposant résolu au Brexit. Mais il était déjà moins présent sur la scène politique depuis la perte de son siège de député lors des élections législatives anticipées de 2017. 

Redorer le blason

«Face à mon engagement de toujours en faveur d'une présence résolue de la Grande-Bretagne dans le concert européen, c'est bien sûr un déchirement de quitter le débat public à un moment crucial du processus du Brexit», a écrit Nick Clegg au moment où les discussions sur les conditions de la sortie britannique nourrissent les tensions des deux côtés de la Manche. «Mais les décisions clés vont bientôt passer devant le Parlement, dont je ne suis plus membre et, une fois prise ma décision d'accepter ce défi exceptionnel chez Facebook, j'ai senti qu'il fallait que je m'y mette au plus tôt», a-t-il argué.

La venue de Nick Clegg s'inscrit dans le cadre de la stratégie des dirigeants de Facebook –son PDG, Mark Zuckerberg, et sa numéro deux, Sheryl Sandberg, en tête– de redresser l'image de marque du réseau social mondial, dont la réputation a souffert de plusieurs scandales. «J'ai discuté longuement avec Mark et Sheryl ces derniers mois et ils sont conscients du fait que l'entreprise doit évoluer pour assumer ses nouvelles responsabilités, non seulement pour les utilisateurs de Facebook mais aussi pour la société au sens large. J'espère pouvoir jouer un rôle sur cette voie», a expliqué Nick Clegg.

Facebook a révélé le 28 septembre une faille de sécurité touchant 50 millions de comptes avant de revoir ce chiffre à la baisse la semaine dernière, estimant que 29 millions de comptes avaient été affectés, les hackers accédant à un certain nombre de données confidentielles. Cette nouvelle atteinte à la sécurité du réseau social pourrait ébranler un peu plus la confiance des utilisateurs, déjà échaudés par l'affaire Cambridge Analytica et l'utilisation à leur insu de données de millions d'utilisateurs à l'occasion de l'élection présidentielle américaine de 2016.

 

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