Réseaux sociaux
Pour Mark Zuckerberg, Facebook ne devrait pas «prendre tout seul autant de décisions sur le thème de la liberté d'expression ou de la sécurité».

Les contenus controversés doivent-ils rester en ligne sur Facebook? Pour tenter d'y répondre, Mark Zuckerberg, le fondateur du réseau social, a annoncé jeudi 15 novembre la création d'une sorte de «cour d'appel» indépendante.

Cette annonce est intervenue au cours d'une téléconférence durant laquelle Mark Zuckerberg a surtout dû s'expliquer sur les révélations du New York Times sur l'emploi par Facebook d'une société de relations publics aux méthodes controversées, dont il a reconnu qu'elle n'aurait jamais dû être mandatée. Au-delà de cette énième polémique, Mark Zuckerberg et son équipe ont annoncé qu'ils avaient augmenté la capacité du réseau social à détecter les «messages haineux» de toute nature. Facebook est régulièrement accusé de toutes parts de ne pas faire assez pour supprimer ces messages et a reconnu par exemple avoir été trop lent à réagir à la propagande de l'armée birmane sur son site contre la minorité rohingya.

«Je suis arrivé à la conclusion que nous ne devrions pas prendre tout seuls autant de décisions sur le thème de la liberté d'expression ou de la sécurité», a expliqué Mark Zuckerberg. Ces contenus controversés détectés grâce à l'intelligence artificielle ou parce qu'ils sont signalés par des utilisateurs sont passés en revue grâce à un système en interne qui monte en puissance.

Quel degré d'indépendance et quid de la liberté d'expression?

Mais une sorte de «cour d'appel» indépendante, qui devrait être mise en place l'année prochaine, sera chargée de trancher en cas de contentieux. La composition de la «cour» tout comme son degré d'indépendance, tout en respectant les principes qui guident Facebook, seront déterminés dans les mois qui viennent. À partir de l'année prochaine, Facebook va aussi publier tous les trois mois un rapport sur les contenus qui ont été écartés du site. Un rythme équivalent à celui de la publication des résultats financiers et un moyen de montrer que l'entreprise prend le sujet au sérieux.

«Nous avons fait des progrès pour effacer la haine, le harcèlement et le terrorisme de notre réseau», a affirmé le patron de Facebook, mais il «nous faut trouver l'équilibre entre donner aux gens un porte-voix et assurer qu'ils sont en sécurité». Facebook «s'améliore dans l'identification des contenus problématiques avant que quelqu'un ne les signale, en particulier pour les discours haineux et les publications violentes», souligne l'entreprise.

Mark Zuckerberg a aussi indiqué que son réseau, régulièrement moqué pour être trop prude, allait tenter de tenir compte des spécificités culturelles et de sensibilités régionales pour prendre ses décisions. Un sein nu qui peut choquer dans une société conservatrice n'aura pas le même effet dans un environnement plus libéré.

 

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