Presse
Claude Perdriel, l'industriel de SFA [sanibroyeurs], investit dans son titre, Challenges, dont il espère voir augmenter les ventes en kiosque de 30 à 40 %.

« Nous croyons au papier et nous avons décidé d'aller à contre-courant en investissant dans le développement de Challenges » lâche Claude Perdriel, 92 ans, éditeur et propriétaire du titre lors d'une conférence de presse. Cinq journalistes sont embauchés par le titre dédié à la vie des entreprises, qui en compte déjà 55. Une stratégie proche de celle du Monde et du Figaro qui ont élargi leurs effectifs ces dernières années, persuadés que la meilleure manière de contrer l'érosion des ventes est d'accroître l'offre de lecture et la qualité des journaux. La pagination de l'hebdomadaire qui compte 180 000 abonnés pour une diffusion de 202.000 ex. va augmenter comme le budget promotion, pour atteindre 1,2 million d'euros en affichage et radio.

Deux sujets en une

Cette stratégie ambitieuse, l'éditeur entend en recueillir les fruits en kiosques. « Je vise une augmentation de 30 à 40 % des ventes, soit 11 000 à 12 000 exemplaires par semaine contre 8 000 actuellement. Je vous donne rendez-vous dans six mois pour un premier bilan. Nous mènerons ce travail en liaison avec les marchands de journaux qui exercent un métier très difficile et mal rémunéré. Je crois que la régression des ventes de la presse est surtout liée à la disparition des marchands de journaux : -20 % depuis 2010. » Dans le but d'attirer davantage de lecteurs, deux sujets seront désormais présents en une, l'un de proximité et l'autre d'enquête.

Ces investissements impliquent une perte de près de 2 millions d’euros, inférieure à celle de 2017 (-2,7 millions). Claude Perdriel a fait voter en décembre une augmentation de capital de 5 millions d’euros à laquelle Renault souscrit à hauteur de 2,25 millions d’euros, ce qui fera passer sa participation dans le groupe (Challenges, La Recherche, Historia, L'Histoire et Sciences et Avenir) de 40 % à 45 %. Le groupe de presse espère l'équilibre en 2021. Dans le cadre de son accord avec Renault, il a investi 700 000 euros pour développer des podcasts. Des maquettes ont été présentées au Salon de l'auto et pourraient être disponibles dans les voitures dans quelques mois. Ne manque que la commande de Renault pour développer cette activité. Selon Claude Perdriel, l'arrestation de Carlos Ghosn à Tokyo « ne va rien changer » à l'investissement du constructeur.

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