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Alors que le quotidien l'Humanité s'est déclaré en cessation de paiement, la réforme à venir de la distribution de la presse inquiète la CGT du Livre, qui demande à l'État de recentrer ses aides sur les titres les plus fragiles.

Difficultés financières de l'Humanité, réforme à venir de la distribution de la presse: la CGT du Livre a demandé lundi 4 février à l'État de recentrer ses aides à la presse écrite sur les titres les plus fragiles, pour préserver le pluralisme, qu'elle estime menacé. «La situation de l'Humanité et le pluralisme dans sa globalité nous préoccupent», a lancé lors d'une conférence de presse Didier Lourdez, secrétaire général de la CGT du Livre (SGLCE, syndicat qui regroupe des ouvriers des imprimeries et de la distribution de la presse).

Alors que le quotidien communiste s'est déclaré en cessation de paiement et a demandé à bénéficier d'une procédure de redressement judiciaire pour maintenir son activité, «nous demandons la continuité de la parution du journal et nous espérons que le tribunal de commerce ira dans ce sens», a-t-il déclaré. Selon le syndicaliste, le cas particulier de l'Humanité pose en fait «la question du financement de la presse», le journal faisant partie des rares titres qui, au nom de son indépendance, ne touche pas de recettes publicitaires, et n'est pas non plus adossé à un groupe financier ou industriel.

Plus de solidarité

Pour Didier Lourdez, les pouvoirs publics doivent aider le journal à ne pas connaître le même sort que le quotidien national France Soir (qui a cessé de paraître en 2011, avant d'être relancé sur internet), et l'Etat devrait recentrer ses aides à la presse sur les titres qui en ont le plus besoin. «La presse n'est pas un produit comme les autres, et nous pensons que l'État doit particulièrement aider ces titres pour leur faire jouer leur rôle démocratique», estime-t-il. Le SGLCE a par ailleurs appelé au maintien des principes fondateurs de la distribution de la presse, établis par la loi Bichet, qui régit le secteur depuis l'après-guerre.

Le gouvernement projette de réviser cette loi, à la suite du sauvetage l'an dernier du groupe Presstalis (ex-NMPP), principal distributeur de la presse en France. Une perspective qui fait craindre au Livre-CGT une disparition du système coopératif actuel, au profit d'une «loi de la jungle». «Il ne faut pas faire tomber les coopératives mais au contraire instaurer plus de solidarité», plaide le syndicat, qui propose la tenue d'une table ronde sur l'avenir de la distribution de la presse.

 

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