Sondage
Le public de France Télévisions estime que le groupe doit donner la priorité à la lutte contre les fausses nouvelles (47%), à l'investigation (43%) et au décryptage (40%). Les auditeurs de Radio France plébiscitent le décryptage (55%) et l'investigation (53%).

Donner la priorité à l'investigation et à la lutte contre les fausses informations, mettre plus de diversité à l'antenne : c'est ce que les Français attendent de l'audiovisuel public selon les résultats d'une vaste consultation présentée mercredi 6 février par Radio France et France Télévisions.

Plus de 125 000 personnes (127 109) ont répondu à cette enquête en ligne menée avec Ipsos du 8 octobre au 4 novembre 2018. Une initiative inédite qui proposait aux répondants des questions communes aux deux groupes sur différentes thématiques ainsi que des focus sur la radio et la télévision. La thématique de l'information a suscité le plus de réponses, suivie par la culture et les séries télévisées pour France Télévisions et par la musique et la culture pour Radio France.

Lancement de «Vrai ou fake»

Le public de France Télévisions estime que le groupe doit donner la priorité à la lutte contre les fausses nouvelles (47%), à l'investigation (43%, survalorisée par les 16-34 ans) et le décryptage (40%). «L'information c'est la colonne vertébrale de France Télévisions», a assuré Delphine Ernotte, la patronne du groupe, lors d'une présentation publique. A propos des fausses informations, «on va lancer un magazine, "Vrai ou fake" sur franceinfo et on a depuis lundi un module "Faux ou usage de faux" au 20H de France 2; on n'a pas attendu longtemps pour répondre aux attentes !", a-t-elle poursuivi.

«On voit l'importance de l'information dans un monde où elle est diffusée très largement et à un moment où la confiance dans les médias est assez questionnée, l'audiovisuel public a un rôle à jouer», commente pour l'AFP Florent Dumont, directeur de la stratégie des publics à France Télévisions.

Information fiable exigée

Les auditeurs de Radio France ont plébiscité pour leur part le décryptage (55%) et l'investigation (53%). Ils sont 85% à estimer que le «fact-checking» pendant les émissions est prioritaire. «J'étais frappée du niveau d'attente sur l'information. Il faut qu'on continue à proposer davantage de contenus d'investigation mais aussi qu'on essaie de s'adresser à ceux qui ne nous écoutent pas, sur les réseaux sociaux par exemple», a réagi la patronne de Radio France Sibyle Veil. «Tout ce qui est lié à la fiabilité de l'info reste une attente très forte. Il faut en faire probablement plus sur nos plateformes mais aussi essaimer, sur les réseaux sociaux par exemple», estime Serge Schick, directeur de la stratégie des publics chez Radio France.

Autre attente forte du public en radio comme en télé : refléter davantage la diversité des Français, en termes de culture, d'opinions, d'origine sociale et géographique, d'âge et de genre. Serge Schick y voit une «résonance avec l'actualité» : «les gens ont pris l'habitude des réseaux sociaux où toutes les opinions s'expriment sans hiérarchie, alors que nous médias hiérarchisons les sujets, ce qui peut donner l'impression qu'on n'écoute pas à 100% la diversité de la société française». 

«Non seulement les Français veulent qu'on les représente dans toute leur diversité mais, au-delà, la diversité des formats est aussi attendue, avec l'exploration de nouveaux univers dans la fiction, des sports qu'on ne voit pas ailleurs, des contenus différents de ce qu'on voit sur les chaînes privées ou les plateformes», souligne de son côté Florent Dumont. Sur les deux médias, cela se traduit aussi par un fort attachement des répondants à l'information locale.

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