Presse
Le magazine, qui est sur le point de recruter le patron de sa rédaction, prépare son plan de départs et peaufine son projet éditorial.

Jean-Jacques Bourdin, Alain Marschall ou Olivier Truchot… Alain Weill a souvent réussi ses paris dans les médias - à RMC ou BFMTV-  en pariant sur des personnalités fortes et clivantes. Le nouveau patron, qui sera proposé à la rédaction, devrait probablement s’inspirer de cette capacité à proposer des points de vue tranchés. « L’objectif est clair : redonner à L’Express son aura et son influence dans le débat public – une place plus nécessaire que jamais - et renouer avec la croissance et la rentabilité en 2020 », a déclaré Alain Weill, le 12 février, lors de la reprise de l’hebdo à 51 % (Altice conservant les parts restantes).  

La bonne idée est ailleurs

Derrière l’objectif de « porter le débat pour que les Français transforment la France », celui qui est toujours PDG de SFR et directeur général d’Altice Europe préconise d’avancer des idées audacieuses, nouvelles, pour s’attaquer aux problèmes structurels du pays : « Il faut pour les résoudre, réussir à s’affranchir de certains dogmes qui justifient le statu quo et aller chercher ailleurs des solutions parfois dérangeantes mais qui changent la donne », est-il précisé. The Economist et ses 35 millions de profits servent de modèle pour susciter des abonnements numériques. Avec cette nuance : l’exigence éditoriale, selon Alain Weill, n’empêche pas le contrôle des coûts.

Un coup sur la tête

Avant les 20 millions d’euros qui seront injectés dans la relance du titre par les deux coactionnaires – la cession s’étant faite pour l’euro symbolique, selon certaines sources – un plan d’économie est censé endiguer des pertes évaluées à 10 millions d’euros en 2018. Sur 180 salariés (dont 127 journalistes), 40 postes seront supprimés, dont 30 à la rédaction. Au cas où la clause de cession n’absorberait pas tous les départs (elle devrait être bonifiée les deux premiers mois pour être limitée à six mois, ce que refusent les salariés) un PSE suivra avec une nouvelle information-consultation à partir du 21 avril. « C’est un coup sur la tête, confie un journaliste, tout va être refacturé à Altice : les finances, les RH, la pub… Ça sent la revente dans un an ou deux ». La même source s’interroge pour savoir si les pertes de L’Express vont être passées sur la holding d’Alain Weill pour amoindrir sa plus-value d’euros réalisée lors de la vente de NextradioTV pour 250 millions.



 

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