La Coupe du monde de football et plus récemment le mouvement des Gilets jaunes n’ont pas été sans conséquence sur la fréquentation des salles de cinéma en 2018. Selon le bilan de L’Année cinéma, présenté par Médiamétrie le 4 avril, 41,8 millions de personnes se sont rendues au moins une fois dans les salles obscures l’an dernier, soit 67 % de la population française, un chiffre quasi-stable sur un an (-200 000 spectateurs). En revanche, le nombre d’entrées a reculé de 4,1 %, selon les chiffres du CNC, à 200,5 millions.
« Le nombre de spectateurs cinéma reste à un niveau élevé mais ils sont venus moins souvent. Chez les spectateurs réguliers [qui vont au cinéma plus d’une fois par mois mais moins d’une fois par semaine], c’est 6 millions d’entrées en moins en 2018 », a expliqué Bertrand Lissillour, responsable d’études et de clientèle à Médiamétrie.
Les 15-24 ans désertent les salles
À eux seuls, les 50 ans et plus ont totalisé 35 % des entrées (70,8 millions), soit la population qui a le plus été au cinéma en 2018, devant les 25-49 ans (32 %). « Les 50 ans et plus sont la seule tranche d’âge dont le nombre d’entrées a progressé l’an dernier », a indiqué Bertrand Lissillour. À l’inverse, les 15-24 ans, qui en 1993 représentaient 35 % des entrées, ne cessent de déserter les salles obscures et ne représentent aujourd’hui plus que 16 % des entrées.
« Il y a toujours autant de 15-24 ans qui viennent au cinéma mais ils viennent moins souvent, avec neuf entrées en moyenne par an il y a huit ans contre six aujourd’hui. Les moins de 25 ans sont très volatils par essence, ce qui veut aussi dire qu’ils peuvent revenir », relativise Marine Boulanger, directrice du pôle cinéma et entertainment de Mediamétrie.
Malgré le vieillissement de ses spectateurs (+1,5 an depuis 2015), le cinéma reste le média le plus jeune, avec une moyenne d’âge de 39,3 ans, quand les autres médias sont à plus de 40 ans (46 ans pour la télé, 47 ans pour la radio). La modernisation des salles et des cinémas ces dernières années n’y est sans doute pas pour rien. À noter : les spectateurs habitués sont plus assidus à la SVOD (39%) que les occasionnels (33%). Reste à voir à long terme l’impact qu’aura l’essor de la SVOD sur la fréquentation des salles.
